Une partie du personnel a manifesté mardi son mécontentement face à la situation de sous-effectif rencontré depuis quelques mois.
Photo : PF/Metro
C’est un sentiment de ras-le-bol qui dominait hier dans le hall de l’hôpital des Enfants, où plus d’une centaine d’infirmières et d’aides-soignantes s’étaient donné rendez-vous pour un “pique-nique de la colère”. Au milieu des tartes et des salades, les discussions allaient bon train sur la question récurrente des sous-effectifs. “Près de 40 départs en congé maternité ne seront pas remplacés”, affirme Julien Terrié, du syndicat CGT et membre du Comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT).
Récemment ce dernier s’est fait l’écho de “plusieurs droits d’alerte” sur les risques d’épuisement professionnel. “Cela fait deux ans que la situation se dégrade, les gens n’en peuvent plus”, poursuit le syndicaliste. Assise devant le bureau d’accueil lors de sa pause déjeuner, Stéphanie, une infirmière puéricultrice de 32 ans, ne cache pas son inquiétude.
“L’hôpital va très mal, il y a une recrudescence d’arrêts maladie car des filles ont trop tiré sur la corde”, explique celle qui prodigue des soins au service hématologie de l’hôpital des Enfants depuis huit ans. Une assiette de salade de riz dans les mains, sa collègue abonde dans son sens. “Dans notre service on soigne des enfants qui reçoivent de la chimiothérapie, il faut être concentré et on ne peut pas l’être quand on se trouve en sous-effectif et qu’on travaille à flux tendu.” Quelques plats plus loin, les infirmières et aides- soignantes du bloc opératoire, en grève reconductible, regrettent certaines situations.
“Régulièrement on nous appelle chez nous quand on est en congé pour remplacer des collègues absentes ou on apprend du jour au lendemain des changements de planning.” Alors que les visiteurs regardent avec intérêt la petite manifestation, un infirmier lance entre deux bouchées : “Quand on voit l’état d’épuisement de ces personnels à 23 ou 25 ans, on se dit que cela va être difficile de travailler jusqu’à 62 ans !”