Depuis cet été, il règne une certaine effervescence dans les différents secteurs du Centre hospitalier universitaire de Toulouse. Les syndicats CGT, Sud, FO et CFDT ont organisé plusieurs assemblées générales rassemblant à chaque fois, même en juillet-août, 100 à 150 personnes sur chacun des trois sites du CHU (Purpan, Rangueil et Larrey). Le mécontentement concerne les conditions de travail qui ne cessent de se dégrader.
Dernier exemple en date : fin juillet, la direction a imposé des journées de douze heures dans deux services de soins de l’hôpital des enfants, en Réanimation et aux Urgences pédiatriques.
Comme les horaires sont largement au-dessus des horaires prévus par la charte locale du travail, conclue avec les syndicats, la direction a essayé d’obtenir l’accord de la majorité du personnel concerné. Non sans mal d’ailleurs puisqu’aux Urgences, elle a dû procéder à pas moins de trois « référendums ». L’encadrement a fait miroiter un moins grand nombre de journées et moins de week-ends travaillés. Mais la pénurie de personnel est telle qu’au moindre accroc, comme un simple arrêt maladie, les roulements promis ne sont pas tenus. La majorité du personnel, qui n’a plus tout à fait ses 20 ans, ne se sent pas, à juste titre, de subir le stress du travail pendant douze heures d’affilée.
Dans certains services, il serait question de réduire l’horaire actuel – majoritairement 7 h 42 par jour – mais ailleurs on passerait à des journées de neuf heures. Et le tout s’accompagnerait de la suppression de plusieurs jours de RTT, ce qui inquiète particulièrement la majorité du personnel, toutes catégories et services confondus. Tout cela évidemment pour économiser des postes, alors que l’activité ne cesse d’augmenter.
Le CHU de Toulouse a été l’hôpital pilote pour la mise en place de la T2A (tarification à l’activité), nouveau système de financement destiné à serrer les cordons de la bourse aux hôpitaux, et dont on voit aujourd’hui les conséquences : budgets en régression, postes gelés ou supprimés alors que l’activité augmente. Aussi, le jeudi 25 septembre, la journée de grève organisée par l’intersyndicale a été bien suivie. Plus de 300 personnes se sont retrouvées devant les locaux de la direction à l’Hôtel-Dieu, avant de partir manifester dans les rues du centre-ville pour sensibiliser les usagers. Les selfs de La Grave et de Rangueil étaient fermés, ce qui ne s’était pas vu depuis quinze ans.
Pour l’instant, la direction persiste dans sa volonté de faire appliquer les douze heures « en douceur ». Mais de nouvelles actions et assemblées générales sont prévues dans les jours qui viennent, afin de faire échec à l’émiettement des horaires et des conditions de travail, sur fond de dégradation générale.
Source: Lutte Ouvrière n°2096 du 3 octobre 2008