Direction du CHU-CHSCT : le feuilleton continue

Source : La dépêche du Midi
201604221235-fullLe conflit porte sur les conditions de travail/DDM, Thierry Bordas

L’affaire qui oppose depuis août la direction du CHU de Toulouse et son Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) a connu un nouveau rebondissement en début de semaine. Selon le syndicat général CGT CHU, la direction du centre hospitalier aurait déposé un recours en justice pour empêcher une réunion du comité prévue le 29 avril. Cette réunion devrait permettre le lancement d’une expertise extérieure sur les conditions de travail au sein de l’hôpital Paule de Viguier. Expertise contestée par l’exécutif du CHU.

L’affaire remonte à août dernier. Suite à une thèse menée par un médecin dans l’enceinte de l’hôpital démontrant que 36 % du personnel médical est en «burn-out», le CHSCT de l’établissement vote alors une délibération pour «risque grave», ouvrant légalement la voie à une expertise extérieure sur les conditions de travail. Après un premier courrier d’avertissement quelques semaines plus tard, la direction du CHU dépose, début avril, un recours devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse pour contester cette délibération. Le 12 avril dernier, le TGI donne raison au CHSCT en première instance et donc à la conduction d’une expertise. Le CHU a depuis déposé un recours en appel dont l’audience se tiendra au TGI mardi 26 avril.

L’appel n’étant pas suspensif, une réunion avait été programmée le 29 avril pour lancer l’expertise externe. C’est cette réunion que la direction contesterait en justice.

Pour ajouter à cette ambiance délétère entre exécutif et CHSCT, la dernière réunion du comité, le 8 avril dernier a été suspendue après que la directrice déléguée du pôle femmes-mère-couple ait commenté le témoignage d’une aide-soignante en ces termes : «Si elle n’est pas capable de gérer son stress, elle n’a qu’à partir faire caissière à Casino».

«On sait qu’il y a de la souffrance au travail, et notre rôle est d’y apporter une réponse», explique Julien Terrié, secrétaire CGT du CHSCT central du CHU. «Il y a de l’acharnement pour empêcher un expert indépendant d’objectiver la souffrance au travail puisque c’est leur responsabilité pénale qui est en jeu». La direction du CHU n’était pas disponible hier soir pour répondre à nos questions.

 
Julie Guérineau

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