Lettre ouverte : Fermeture de lits USLD (Unité de Soins de Longue Durée) au CHU de Toulouse

LETTRE OUVERTE – AU DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CHU DE TOULOUSE- A LA DIRECTRICE DE L’ARS – AU PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL

La fermeture de lits d’Unité de Soins  de Longue Durée à l’Hôpital Garonne dans le cadre du déménagement du site de Junod à Casselardit a été présentée lors des instances CHSCT et CTE de février 2016. Outre un désaccord de fond, le syndicat CGT du CHU  a d’ores et déjà initié différentes actions pour s’opposer aux conditions de cette restructuration.

Ces décisions nous posent de graves interrogations sur les conditions de la prise en charge de la personne âgée malade dans le cadre du service public et de proximité. De 155 lits USLD à l’Hôpital La Grave (convention tripartite de 2007) le nombre de lits a diminué à 140 lits fin 2009. Ces 140 lits ont été transférés à l’Hôpital Garonne en 2010. Après 20 lits supprimés en 2014 pour loger l’UCC (Unité Cognito-Comportementale), ce sont 60 lits supplémentaires qui viennent à leur tour de fermer.

Cette fermeture de lits s’inscrit dans le projet d’établissement soutenu par le projet médical. Dans le projet d’établissement 2013-2017 , le CHU affirme vouloir répondre simultanément à ses deux missions d’excellence et d’offre de proximité de la façon la plus équitable possible. Dans ce dispositif les pathologies du vieillissement font ainsi parties des 8 thématiques de développement prioritaire et la fermeture du site de Junod à Casselardit était envisagée avec un transfert de ses activités en proximité des plateaux techniques. Le Projet Médical réaffirme sa volonté de poursuivre sa mission de prise en charge de personnes âgées polypathologiques dépendantes et/ou en fin de vie et décline son souhait de transformer des lits d’USLD de l’hôpital Garonne en lits de SSR (Soins de Suite et de Réadaptation). Cela devait nécessiter une négociation avec l’ARS et le Conseil Départemental. Aucun document à notre connaissance ne fait mention de cette négociation et de son contenu.

Comment ne pas concevoir qu’une décision brutale de fermeture de lits entraîne un déracinement des personnes âgées de leur lieu de vie et de soins avec toutes les conséquences qu’il sera bon d’évaluer à la fois pour les patients eux-mêmes et pour les établissements d’accueil (EHPAD) déjà confrontés à de graves difficultés de prise en charge par manque de moyens et d’effectifs .

Cette évolution des capacités d’accueil est d’autant plus préoccupante que le schéma gérontologique 2010-2015 actait les difficultés de prise en charge.

En effet, la Haute Garonne est considéré comme un département jeune en raison de la dynamique démographique : la population a augmenté de + 15,4% entre 1999 et 2009. Parallèlement, le nombre de personnes de plus de 60 ans a augmenté de plus 9,9% sur la même période. En conséquence, le Schéma Gérontologique de la Haute Garonne (2010-2015) retenait une croissance forte et continue en besoin de prise en charge pour les personnes âgées en perte d’autonomie avec un déficit constaté de lits en EHPAD et surtout de lits médicalisés. L’autre grave difficulté signalée est le reste à charge important et sans cesse croissant pour les résidents et leur famille. Plus que jamais, les familles sont confrontées à cette importante réalité qui engendre pour la plupart d’énormes difficultés financières.

Le Schéma Gérontologique de notre département doit être réactualisé. Cela est de la responsabilité du Conseil Départemental dont on peut dire qu’il ne brille pas de dynamisme démocratique en ne convoquant pas l’instance de représentation des retraités et personnes âgées, le CODERPA (Comité Départemental des Retraités et Personnes Agées) toujours légitime, tant que la nouvelle instance issue de la Loi sur l’adaptation de la société au vieillissement n’est pas installée. La dernière réunion du CODERPA remonte au 4 mars 2015.

Ce constat nous conduit à interpeller les différentes institutions compétentes pour agir et créer les conditions d’une prise en charge de qualité, respectueuse des personnes âgées et retraitées, en institution ou à domicile. La formation, les effectifs nécessaires, le respect des statuts pour les personnels en sont les conditions incontournables.

Nous demandons à rencontrer les organismes compétents et concernés.

CONTACTS :

P/ le syndicat des retraités CGT du CHU :

Monique PALHOL –

 

P/l’Union Santé Départementale CGT 31 :

Jacques COMMENGE –

 

P/ l’Union Syndicale des Retraités CGT 31 :

Daniel PIC –

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