La rentrée s’annonce difficile au CHU

Source : La dépêche du Midi

Le 12 juillet dernier, les infirmiers psychiatriques de Purpan ont manifesté devant leur établissement./ Photo DDM archives, Camille Crépy.Le 12 juillet dernier, les infirmiers psychiatriques de Purpan ont manifesté devant leur établissement./ Photo DDM archives, Camille Crépy.

Alors que la grève continue chez les infirmiers des urgences du CHU, les syndicats s’inquiètent d’une rentrée qu’ils jugent difficile, d’autant que, d’après eux, « l’hôpital n’attire plus les infirmiers ».

« Nous sommes inquiets pour la rentrée de septembre. » Monique Palhol, représentante de la CGT aux urgences de Rangueil, craint des arrêts de travail après un été qu’elle qualifie de « très difficile ».

Les urgences de Rangueil « ont fonctionné avec des intérimaires pendant les mois de juillet et août, ce qui pose des problèmes car même si ce sont des professionnelles, elles ne connaissent pas forcément le service et certaines ne reviennent pas le lendemain », analyse la syndicaliste.

Cette situation n’est pas nouvelle puisque les infirmiers des urgences de Rangueil sont en grève depuis le 20 mai pour demander le recrutement de trois soignants supplémentaires. Une nouvelle recrue est arrivée courant juillet, mais « il manque toujours deux infirmiers par rapport à l’automne dernier », indique-t-on à la CGT.

Ce compte n’est pas partagé par la direction qui affirme que « les tableaux de service sont complets, et que sur les 3,5 postes équivalents temps plein nécessaires suite à des absences, deux ont été remplacés et l’hôpital a fait appel à des intérimaires, seulement pour un poste et demi. »

Un métier qui n’attire plus

Syndicats et direction se retrouvent cependant sur un point : le recrutement des infirmières en plein été est parfois un peu compliqué. « Tout le monde se les arrache et le secteur public n’est pas très attrayant », indique Monique Palhol. Cette analyse est partagée par son camarade de Purpan, où les infirmiers psychiatriques sont toujours en grève. « J’ai beau chercher, je ne vois pas de raison de venir travailler à l’hôpital : les salaires ne sont pas élevés et les responsabilités énormes », déplore Julien Terrié. La moyenne de carrière d’une infirmière en milieu hospitalier est de sept ans, mais elle tend à se réduire. « Il est de plus en plus fréquent de voir des infirmières démissionner pour faire complètement autre chose, alors qu’elles aiment leur métier », raconte le syndicaliste. La CGT à d’ores et déjà prévu des assemblées générales le 13 septembre pour faire le point sur les effectifs dans les services.


Pas de manque chez les libéraux

« Avant, l’hôpital était très attractif de part l’expertise que l’on peut y acquérir, mais les conditions de travail sont pénalisantes et financièrement parlant, le statut de libéral est plus attractif. » Monique Palhol déplore la fuite des infirmiers du public qu’elle constate depuis quelques années et son analyse se rapproche de celle de Daniel Jolivet, représentant d’un syndicat des infirmiers libéraux, le FNI. « Le nombre d’infirmiers libéraux augmente, en raison du rythme de vie infernal dans les hôpitaux et parce qu’il y a de plus en plus de soins lourds à réaliser ». Ainsi, les infirmiers libéraux, même s’ils ne peuvent plus s’installer n’importe où, n’ont pas de problèmes d’effectifs.

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