81 % de la population s’en dit satisfait, selon le baromètre de la Fédération hospitalière, qui souligne l’acuité des questions de l’accessibilité géographique et financière des soins.
À l’heure où l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) annonce la fermeture des urgences de l’Hôtel-Dieu, une enquête du TNS Sofres et de la Fédération hospitalière de France (FHF), publiée hier, dresse un état des lieux de la perception qu’ont les Français de l’hôpital public. Selon l’étude, 81 % de la population ont une bonne opinion du service public hospitalier. Le chiffre est en légère baisse par rapport à 2012 (86 %), mais reste favorable. Un plébiscite qui devrait inciter les pouvoirs publics à donner un coup d’arrêt aux fermetures de services et d’établissements et à donner à l’institution les moyens de répondre aux besoins.
Une fois de plus, ce sondage montre que l’accessibilité géographique demeure une problématique majeure (43 % des Français considèrent qu’il s’agit de la caractéristique la plus importante, contre 33 % en 2012). Une évolution qui témoigne du problème croissant des déserts sanitaires et de l’inégale répartition démographique du personnel médical.
Si cette question de proximité arrive en deuxième position des principes « chers aux yeux des Français », la principale préoccupation avancée reste l’accessibilité financière. Ainsi, 52 % des sondés estiment que la prise en charge médicale, quels que soient le revenu et la faible participation demandée aux patients, est un atout primordial du système hospitalier. Face au phénomène grandissant du renoncement aux soins pour raisons financières, la question de la gratuité du service médical et l’indispensable égalité d’accès aux soins semble être au cœur des soucis de nos concitoyens.
Le baromètre de la FHF révèle par ailleurs que la fréquentation des urgences est constituée à 76 % de personnes qui souhaitent avoir « la garantie d’être hospitalisées en cas de besoin », et à 59 % de patients désirant avoir des examens complémentaires qui peuvent être « réalisés tout de suite ». En outre, 24 % des patients s’y rendent par souci d’économie, car « on n’y paye rien », tandis que 43 % des sondés déclarent recourir aux urgences, car ils ne savent « pas où trouver un médecin de garde en ville la nuit et/ou le week-end ».
Pour pallier l’engorgement chronique des urgences, 81 % des Français se disent prêts à « passer d’abord par une maison de garde pour les cas les plus légers ». Encore faudrait-il qu’il y ait suffisamment de structures, ce qui n’est pas le cas.
Quant à la proposition visant à contacter systématiquement le Samu pour prévenir l’arrivée des patients aux urgences et être orienté, elle est relativement bien accueillie, convainquant deux tiers des personnes interrogées.
Marlène Meslay