Source : Occupational Medicine
En cause l’insécurité de l’emploi bien sûr, mais également le manque d’information et le mode de management… Selon cette étude, le stress au travail aurait explosé de 40% et le taux d’absentéisme de 25%. C’est une étude irlandaise, mais nous aurons probablement des enseignements à en tirer. Les conclusions de cette large enquête, qui a porté sur des fonctionnaires, viennent d’être publiées dans la revue spécialisée en Santé au travail, Occupational Medicine. Elles rappellent qu’optimiser le bien-être des employés devrait être une priorité pour tous les employeurs et quel que soit le contexte économique.
Pour l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, on parle de stress lorsqu’il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes imposées par son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face.
C’est donc une enquête ici portant sur des milliers de fonctionnaires d’Irlande du Nord en 2005, avant la crise, puis pendant la crise de 2009. L’enquête constate que le taux de salariés ayant déclaré leur travail comme «très» ou «extrêmement» stressant passe de 18,5% en 2005 à 26% en 2009. En Europe, en 2005, selon la quatrième enquête 2005 de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, 22,3 % des salariés déclaraient des problèmes de santé liés au stress d’origine professionnelle. En France, la conférence nationale sur les conditions de travail de l’automne 2007, annonçait un mal-être « au travail » pour 24 % des hommes et 37 % des femmes…
Les chercheurs de l’Université de Nottingham, d’Ulster and du Northern Ireland Civil Service montrent aussi que les absences pour stress lié sont passées de 6% en 2005 à 7,5% en 2009, le nombre de jours d’absence pour stress étant passé de 1,2 jour en moyenne en 2005 à 2,72 jours en 2009. Certes, leur étude a porté sur des fonctionnaires d’Irlande du Nord de la fonction publique, 17.127 répondants, interrogés en 2005, puis en 2009 sur leurs facteurs de risque psychosociaux, leur stress au travail et le stress lié à leurs absences. Les chercheurs ont examiné l’évolution de ces facteurs au fil du temps, et leurs associations.
Au-delà de l’augmentation du nombre d’employés touchés par le stress, du nombre d’absents pour stress et du nombre de jours maladie, 6 des 7 item évalués dans l’enquête se sont dégradés entre 2005 et 2009 : le contenu des tâches, le contrôle des tâches, le soutien des collaborateurs, les relations dans l’entreprise, la fonction du salarié et les modifications de fonction. Seul le management n’est pas jugé dégradé entre les 2 périodes.
Les chercheurs concluent bien à une forte augmentation des facteurs de risque psychosociaux associés à une forte augmentation des niveaux de stress lié au travail et des absences liées au stress professionnel. C’est un nouvel appel à une meilleure gestion des risques psychosociaux au travail. En France, le Plan Santé au travail prévoyait que les entreprises de plus de 1.000 salariés engagent des négociations avec les partenaires sociaux sur le stress au travail…