Source : la dépêche du midi
Les personnels du centre hospitalier universitaire (CHU) toulousain ont manifesté, hier, contre le plan de réorganisation des services, synonyme, selon eux, d’austérité.
« Y en a marre, marre ! » C’est au son des boîtes de conserves que les personnels soignants du CHU de Toulouse ont manifesté, hier matin, devant l’Hôtel-Dieu. Dans leur viseur, le plan « Performance » anti-crise dévoilé par la direction lors du comité technique d’établissement. « C’est un plan d’austérité déguisé qui valide des conditions de travail épouvantables », explique Alain Motes, le représentant syndical Sud, kiné à Purpan, qui pointe « les effectifs minimums et les services qui explosent au moindre aléa ».
Pour les salariés, la restructuration envisagée n’a qu’un but : « entériner une situation déjà tendue au nom de la productivité ». Plusieurs services sont déjà en grève depuis quelques semaines, comme les soins intensifs de Mondor, la néphrologie à Rangueil ou le transport des malades à l’hôpital des enfants. Et le mouvement risque de faire tache d’huile.
« Le nouveau gouvernement a très peu parlé de la santé jusqu’à présent, note Alain Motes, mais attention, la manif d’aujourd’hui n’est que l’annonce de la mobilisation de la rentrée qui s’annonce massive ». Du côté de la direction, on considère que le plan « Performance » est « tout le contraire d’un plan d’austérité puisque l’objectif est de dépenser mieux sans nuire à la qualité des soins prodigués voire à l’améliorer ». Avant d’en appeler à « une évolution culturelle des pratiques et une adhésion sans faille de tous les acteurs hospitaliers qui doivent se comporter au quotidien avec honnêteté et sincérité, esprit collectif et loyauté institutionnelle »…
Un discours qui fait rire jaune dans les rangs. « Ils ne se rendent pas compte de l’état d’exaspération du personnel. ça craque de partout », glisse une militante CGT. Le CHU sait pourtant que la pilule aura du mal à passer. « La mise en œuvre et la réussite de ce plan performance, essentiel pour assurer un service de qualité aux malades, ne sont pas sans difficultés », précise la feuille de route.
Toute la question est maintenant de les négocier au mieux.
Six chantiers
Le plan « Performance » de l’hôpital se décline en six chantiers : la pertinence des soins ; le travail bien fait ; l’efficacité de la décentralisation ; la réduction des dépenses de fonctionnement ; le développement des recettes ; l’investissement réfléchi et productif…
Gilles-R. Souillés