Nous savons que le déficit du CHU de Toulouse est de 40 millions d’euros… Outre dire que ce déficit est construit par les divers renoncements de l’état envers l’hôpital (tarification à l’activité, endettement privé, paiement de la TVA, privatisations – oui, ça coûte plus cher…) nous pouvons dire qu’il sert encore de prétexte pour supprimer des postes de fonctionnaires, seule catégorie de personnel bénéficiant d’un salaire à vie, en totale contradiction avec les projets du capitalisme. La facture de cette année pour les hôpitaux français c’est 22.000 suppressions de postes, 16.000 suppressions de lits… Et donc les restructurations, les privatisations qui pleuvent au CHU et leurs lots de drames humains évitables pour les agents, les patients, les familles si les moyens étaient adaptés aux besoins. Et encore des annonces de plan d’austérité : le plan « AVENIR »… C’est purement et simplement criminel. Transformer les hospitaliers en travailleurs marchands, de commerce ou d’industrie, en « caissière de Casino » (totale solidarité avec les caissières par ailleurs !) n’est pas seulement dans l’esprit malade d’un de mépris de classe de nos directeurs mais dans le projet de privatisation rampante du gouvernement et de la finance.
Le déficit public serait une catastrophe, une preuve de dysfonctionnement du secteur public, un gouffre abyssal, nous, hospitaliers serions une dépense, une charge (lourde, lourde…) pour la société… On parle d’ailleurs beaucoup du TERRIBLE déficit public français de 93% du PIB : Mais pourquoi ne parle-t-on pas du déficit des entreprises privées ? Pour les seules entreprises non-financières, il s’élève à 130% du PIB, si on inclue les entreprises financières c’est 300% du PIB !!! La CGT a donc raison, le capitalisme n’est pas viable économiquement, il faut exproprier tout ces parasites !!! Car nous sommes, travailleuses et travailleurs, les seuls producteurs de richesses. De quel droit les actionnaires nous les volent ?
Mais à la CGT, on peut voir le déficit public d’une autre manière, c’est, dans le cadre actuel, la bonne conséquence des résistances aux restructurations, des résistances quotidiennes individuelles et collectives de soignants, d’administratifs, de techniques, de médecins qui continuent à faire fonctionner le service public et ses valeurs ou à se battre contre les fermetures de lits et de postes pour continuer à soigner ou prendre soin malgré les injonctions inhumaines, marchandes, violentes et malhonnêtes de la direction du CHU de Toulouse. Plus il y a de résistance, plus il y a de déficit…
Donc, tous ensemble, résistons, luttons, faisons embaucher des fonctionnaires !!! Creusons le déficit public ! Vive le Déficit Public !!! C’est la véritable richesse de notre société !
Ce qui est grave c’est de rester des heures sur des brancards dans des couloirs d’urgences, de souffrir sans être rapidement soulagé, d’être renvoyé trop tôt chez soi pour revenir, ce qui est grave c’est de finir ses jours malgré un combat acharné contre le cancer …et j’en passe …Il est temps de revenir au diagnostic, au soin , à la surveillance, au retour au domicile en temps voulu …Dans ces conditions c ‘est l’esprit de résistance qu’il faut cultiver …