Lettre ouverte à Marie-lise Lebranchu, Ministre de la Fonction Publique

Madame la Ministre, Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs,

Vous avez souhaité réunir les organisations syndicales représentatives régionales et départementales autour d’un déjeuner ce jour. On en profite pour vous faire remarquer que la Cgt n’a pas coutume qu’on décide à sa place de sa délégation.

Pour les représentants CGT des trois fonctions publiques, nous profitons de ce moment pour déclarer encore une fois haut et fort que la fonction publique n’est pas à vendre et ne doit rendre des comptes qu’à ceux à qui elle rend un service : les usagers.

Les différentes réformes menées au cours de la dernière décennie (RGPP, HPST, RCT, MAP) sont chacune porteuses de graves atteintes à la fonction publique et aux services publics en imposant une austérité dans tous les services :

  • Blocage des salaires et perte de pouvoir d’achat de 272 à 573 € pour toutes les catégories depuis 2000 ;
  • Blocage des carrières et gestion du personnel de plus en plus féroce et dévastatrice qui place les agents en compétition permanente et dans une grave perte de repères et de perspectives pour eux et pour les missions de service public qu’ils exercent ;
  • La dégradation constante des conditions de vie au travail des agents des trois versants : programmes de suppressions massives d’emplois, contraintes budgétaires accrues, restructurations incessantes, qui ne font qu’augmenter l’expression d’une souffrance au travail par les agents à un niveau inacceptable et une organisation du travail pathogène. Les prérogatives des CHSCT censées mettre en place des mesures primaires de préventions sont constamment bafouées par les administrations. Il est urgent de considérer comme délit, l’entrave au CHSCT et donner un droit de veto au CHSCT.

Comme si cela ne suffisait pas, vous portez actuellement une réforme territoriale qui n’a rien à voir avec le principe de la décentralisation. Elle n’est ni plus ni moins qu’une privatisation pure et simple des territoires gérés et administrés dans le seul intérêt des grands groupes du CAC 40 et du Medef.

L’asphyxie financière des collectivités locales, des établissements de santé et d’action sociale pour justifier la poursuite des privatisations massives de missions de services publics, l’explosion de la fiscalité locale et la casse des solidarités nationales sont au programme et vont faire tomber la vie des gens dans la gueule des requins de la finance.

La CGT dit stop, refuse d’accepter cette casse de nos administrations et services publics et pose 10 revendications immédiates :

  • Augmentation générale des salaires sur la base de 1700 € minimum et revalorisation des pensions ;
  • Construire des réponses aux besoins d’aujourd’hui et de demain sur la base de services publics de proximité ;
  • Imposer des réformes de financement et de la fiscalité, supprimer la T2A dans les hôpitaux et retirer le projet de loi Santé qui favorise les complémentaires privées ;
  • Repenser un état stratège au service de l’intérêt général et garant de la cohésion sociale et territoriale ;
  • Exiger des mesures autour des 3 piliers que sont le travail, l’emploi et la formation ;
  • Impulser notre démarche sur le développement industriel ;
  • Exiger le développement des services publics de qualité sur l’ensemble du territoire ;
  • Lutter contre toute forme de précarité, de pauvreté et d’exclusion dans les trois versants de la fonction publique, titulariser tous les précaires ;
  • Casser la mise en concurrence des territoires ;
  • S’appuyer sur une conception renforcée de la démocratie citoyenne, sociale et participative ;
  • Moratoire sur les suppressions d’emplois et maintien des emplois publics dans les territoires. Plusieurs études sociologiques montre que la désertification des services publics de proximité est une des plus fortes causes du vote FN.

Non Madame la Ministre, la CGT ne se tiendra pas aujourd’hui à vos côtés pour discuter de la destruction de notre bien public, mais face à vous, avec les salariés dans la rue, pour réclamer d’urgence une autre politique ! Une vraie politique de progrès social !

 

OUI A UNE ADMINISTRATION ET DES SERVICES PUBLICS,

AU STATUT DES FONCTIONNAIRES GARANT DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET DU VIVRE ENSEMBLE !!!

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