Des travailleurs de la Santé se jettent au sol et un collègue dessine leurs contours sur l’asphalte comme si c’était une preuve « légiste » de leur état de cadavres …
Avec le slogan « on ne la vend pas , on la défend ! » une nouvelle marée blanche composée de milliers de personne est sortie dans les rues de Madrid pour manifester son soutien au système national de Santé. C’est la 4ème marche cette année, mais cette fois la vague s’est étendue à toute l’Espagne. Les travailleurs de la santé et patients sont sortis dans la rue à Barcelone, Murcia, Valencia, Logrono, Cuenca et Ségovia et neufs autres villes.
« Ils sont en train de démanteler les services publics, et si nous ne bougeons pas nous avons beaucoup à perdre » dit Rachel Diezma, agée de 37 ans. Elle est infirmière dans un centre de santé de Getafe, mais affirme être venue à la manifestation surtout comme usagère. « Nous sommes les usagers, nous avons le plus à perdre » affirme-t-elle en tenant la main de ses deux filles qui l’ont accompagné à la marche. Une mobilisation composée de plusieurs cortèges qui sont partis depuis les hôpitaux et centres de santé de la région qui, comme en d’autres occasions ont conflué vers la Plaza de Cibeles et se sont dirigé vers el Sol. Un manifeste a été lu dans lequel ceux qui appelaient à la manif ont assuré qu’ils résisteraient et continueraient à se mobiliser pour la défense de la santé publique.
Le conflit déclenché par les plans du président de la communauté de Madrid, Ignacio Gonzalez, de privatiser la gestion de 6 hôpitaux et 27 centres de santé ne s’éteint pas.. Professionnels et patients ne se lassent pas de sortir dans la rue pour exiger que le modèle de gestion de ces centres reste entièrement public. Le conseiller à la santé Javier Fernandez-Lasquetty a critiqué les mobilisations aujourd’hui et a assuré qu’il poursuivrait ce projet et a insisté sur le fait qu’il permettra des économies.
» Ces manifestations sont une tentative pour faire durer un conflit dans l’interet nonpas des citoyens ni de la societe ni de la sante publique mais dans l’interet de ceux qui veulent continuer à jouer un role ou avoir quelque chose à agiter « a-t-il dit ! .
Concha Francos, agée de 64 ans, se définit comme « une usagère potentielle ». Elle est allée à toutes les marches depuis que le conflit a éclaté en novembre dernier dans la Communauté de Madrid. Elle croit que le système de santé est en danger. « La santé publique est en danger. Non seulement pour la privatisation mais aussi pour les coupes et le fond idéologique de ceux qui sont en train de nous gouverner et de prendre ces décisions assure-t-elle. Entre le bruit assourdissant des sifflets, tambours et chants Franco explique qu’elle craint que les plans de privatisations qui se cristallisent à Madrid s’étendent avec force dans les autres régions. Elle porte un autocollant où on lit « No recortes » (pas de coupes), un de ceux que l’on retrouve le plus dans la marche, où les manifestants, vêtus de blouses blanches ont porté des pancartes avec comme slogans « c’est criminel de casser la santé), « on vend ta santé », « avec ta santé ils feront une boite ou ton cercueil ? , « le gouvernement nuit à ta santé ». Personnels de santé et citoyens ont repris en cœur des cris comme « moins d’Eurovegas et plus d’infirmières », « non, non, nous ne voulons pas payer sa dette avec la santé et l’éducation ».Une ambiance festive dans laquelle n’ont pas manqué les allusions aux derniers scandales du PP (Partido Popular) au sujet des primes des hauts dirigeants. « Ta prime c’est ma réduction » disent les pancartes.
A Barcelone, où des milliers de personnes ont pris part à la manifestation – 8000 selon a police et 50000 selon les organisateurs-, le secrétaire général de Metges de Catalogne, Francesco Duch, a insisté sur le fait qu’ils sont en train de remettre en cause et de menacer un système sanitaire public qui a toujours été caractérisé par son prestige, infome Efe. Il a critiqué non seulement les plans de privatisations mais aussi les réductions qui sont en train d’affecter les professionnels de santé et les usagers. En trois ans, les budgets de la santé du gouvernement et des communautés ont perdu quasiment 7000 millions d’euros. Et les gestionnaires continueront d’appliquer les ciseaux parce que à ce décompte manquent les budgets du Pays Basque et de Catalogne, qui du fait de récentes élections, n’ont pas encore approuvé les comptes, bien qu’ils aient déjà annoncé qu’il y aurait d’autres réductions.
La marche d’aujourd’hui a été appelé par la » Mesa en Defensa de la Sanidad Pública », composée de la fédération régional des associations de voisins de Madrid (FRAVM), la Fédérations des associations pour la défense de la santé publique, les syndicats présents dans « la Mesa Sectorial de Sanidad » (SATSE, CCOO, AMYTS, CSIT-UP, UGT, USAE) et la « Plataforma Asamblearia de Trabajadores y Usuarios por la Salud (PATU-Salud), l’AFEM (associations des médecins spécialistes de Madrid), ainsi que diverses plateformes citoyennes pour le public.