Le Monde.fr avec AFP | 11.09.2012 à 19h45
Le CHU de Caen a « suspendu » le versement de ses cotisations patronales et « décalé » le paiement de ses fournisseurs en raison de difficultés financières, a annoncé mardi 11 septembre la direction de l’établissement de santé le plus amianté de France. La mesure constitue une première pour un CHU, selon la CGT. « Les salaires sont et seront payés. Mais, dans ce contexte particulièrement grave, j’ai été contraint de suspendre le versement des cotisations patronales et de décaler le paiement des fournisseurs », a annoncé le directeur de l’établissement, Angel Piquemal, dans un courrier à l’ensemble des agents et praticiens du CHU. PAS DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION DE DÉCOUVERT La situation financière de l’établissement, qui avait affiché en 2010 le déficit le plus important de France métropolitaine, s’est redressée, avec un déficit de 9,2 millions d’euros fin 2011 (soit moins de 2 % du budget) contre 19,7 millions un an avant, souligne M. Piquemal. Mais l’établissement dépense plus que ses recettes et il n’a pu faire face à ses charges qu' »au prix d’une autorisation de découvert ».
Or, « malgré toutes nos démarches auprès des banques, [le] renouvellement [de cette autorisation] même partiel, est pour le moment très incertain », a ajouté le directeur. « Si l’établissement s’est largement investi pour redresser sa situation, il ne peut assumer seul l’assainissement de sa structure financière. Des discussions sont actuellement en cours avec l’Etat et les établissements bancaires afin de trouver une issue à cette crise », poursuit M. Piquemal. « Ces mesures sont inédites en France pour un CHU ! a réagi la CGT dans un communiqué. L’Etat, le président et son gouvernement se trouvent face à un choix de société : veulent-ils encore des hôpitaux publics ? » L’AMIANTE, SURCOÛT DE 30 % La difficulté à trouver des financements n’est pas propre au CHU de Caen, mais l’amiante dont est truffé le bâtiment pèse particulièrement sur ses finances. Tous les travaux effectués sur le bâtiment actuel connaissent un surcoût de 30 % à cause de la présence de cette fibre. L’Etat a annoncé en 2010 la reconstruction du bâtiment construit en 1975 mais les travaux n’ont pas commencé.