Source : L’humanité.
S’organiser pour mieux lutter, tel est le but du Réseau européen pour le droit à la santé.
« Construire une résistance collective » à l’échelon européen pour dénoncer la « casse » du service de santé public. Tel est l’objectif du Réseau européen pour le droit à la santé, qui a été officiellement lancé hier, de façon simultanée, dans plusieurs pays, dont la Belgique, la Pologne, la Grèce et la France. Fédérant une quarantaine d’organisations syndicales, associatives et politiques issues de onze pays, ce réseau a pour ambition d’informer et d’alerter. Comme le souligne Françoise Nay, vice-présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, « l’idée, c’est d’homogénéiser le combat contre le démantèlement du service public de santé et de mettre en place des actions communes ».
« Partout, on nous parle de rigueur. Mais derrière, il y a des hommes en train de mourir », insiste Fabienne Binot, représentante SUD santé, évoquant plusieurs témoignages : « En Pologne, une loi est en préparation, qui prévoit la vente au privé lucratif des hôpitaux déficitaires. Il existe un statut d’autoentrepreneur pour les salariés travaillant dans les hôpitaux, y compris pour les médecins et les infirmiers. En Grèce, les usagers au chômage n’ont plus droit à l’assurance sociale… Partout, c’est la même politique qui est à l’œuvre. D’où l’urgence de créer un mouvement de résistance pour permettre aussi à des organisations qui se battent seules d’être épaulées. » Le Réseau européen pour le droit à la santé a vu le jour lors de la conférence européenne qui s’est déroulée les 12 et 13 mai, à Nanterre. Elle avait réuni des représentants de syndicats, d’associations de défense des systèmes de santé et de partis politiques d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, de Grèce, d’Italie, d’Irlande, de Pologne ou encore de Slovaquie. Une semaine d’action européenne est programmée début octobre.
Alexandra Chaignon