Source : la dépêche du midi
Une trentaine d’infirmières et d’aides-soignants ont manifesté hier en début d’après-midi à l’entrée de l’hôpital Purpan./ Photo DDM Xavier de Fenoyl.
Les grèves se succèdent depuis plusieurs mois à Purpan et Rangueil. Signe d’un malaise, comme l’affirme la CGT, ou activisme d’un syndicat comme le pense la direction ?
À l’appel de la CGT, une trentaine d’infirmières et aides-soignants ont manifesté hier après-midi à l’entrée de l’hôpital Purpan. En grève depuis mercredi, ces employés du service de soins intensifs de chirurgie digestive, un service de dix lits, dénoncent « une surcharge de travail ». Depuis le 1er juin, la quasi-totalité des quatorze brancardiers de l’hôpital des enfants a, elle aussi, cessé le travail pour la même raison. Une protestation née de la tentative de suicide d’une aide-soignante le 14 mai à l’hôpital, expliquent les grévistes.
Ces derniers mois, d’autres unités ont connu des mouvements sociaux : gériatrie, urgences psychiatriques, urgences de Rangueil. Et selon Julien Terrié, délégué CGT pour Purpan-Plaine, d’autres personnels pourraient manifester, comme les agents de service et les assistantes sociales. Le syndicat a programmé une assemblée vendredi prochain.
« Nous faisons face à des fonctionnements insoutenables. Les agents veulent bien faire et tiennent jusqu’à l’épuisement », estime Julien Terrié pour qui ces manifestations sont le signe d’un malaise général. Le syndicaliste dénonce « un plan d’austérité qui vise à baisser les coûts de façon drastique ».
Dans un communiqué diffusé hier, la direction des hôpitaux contre-attaque et cible « le comportement nouveau d’une seule organisation syndicale » sans la nommer. Majoritaire, la CGT se reconnaîtra. Lors de la manifestation d’hier, elle a reçu le soutien de Sud. FO et la CFDT, les plus représentatifs après la CGT, n’ont pas participé.
Sur les deux conflits actuels, la direction répond point par point. Pour la chirurgie digestive, le chef du pôle d’anesthésie réanimation et la coordonnatrice générale des soins ont été mandatés. Pour les brancardiers, une réflexion est également en cours. Le CHU souligne par ailleurs que « d’autres situations difficiles ont été traitées ces dernières semaines sans tapage particulier » et plaide pour « un dialogue serein ».
Quatrième hôpital de France par son activité, n° 1 pour la qualité des soins selon le classement 2010 du « Point », le CHU est un mastodonte en pleine mutation. « Il est absolument nécessaire que l’hôpital se penche sur son fonctionnement », réaffirme la direction qui soutient qu’elle ne veut pas « imposer brutalement » mais « faire participer les acteurs directs à cette évolution ».