Source: La Dépêche du Midi
Des lycéens bloquent le lycée Bellevue à Toulouse © DDM – Didier Pouydebat
Vingt mille personnes selon les organisateurs, sept mille selon la police, dont un gros contingent de lycéens, ont manifesté jeudi à Toulouse sans attendre la nouvelle grande journée de contestation annoncée pour samedi contre la réforme des retraites.
Dans le même temps, plusieurs lycées de la quatrième ville de France et de son agglomération ont été bloqués et des milliers de jeunes n’ont pas suivi les cours, a-t-on appris auprès de l’Académie.
« J’ai l’impression que le mouvement (lycéen) s’est amplifié par rapport à hier », a dit le directeur de la communication de l’Académie, Michel Monredon.Les lycéens ont bloqué tôt dans la matinée les lycées Raymond-Naves, Toulouse-Lautrec, Déodat-de-Séverac, à Toulouse, Saint-Exupéry, à Blagnac, ainsi que le lycée de Fonsorbes. Le lycée professionnel Paul-Mathou de Gourdan-Polignan, a été bloqué, mais par les enseignants.
Le proviseur a été frappé par l’un des professeurs en tentant de lever le blocage, a rapporté M. Monredon.
Ailleurs, les lycées ont été le thé?tre de rassemblements, souvent de tentatives de blocage avec des poubelles ou des palettes, parfois de vives oppositions entre élèves, comme au lycée Saint-Sernin de Toulouse.
Ensuite, les lycéens sont allés manifester, nombre d’entre eux se joignant au rassemblement auquel les syndicats toulousains, se singularisant, ont appelé dès ce jeudi, deux jours seulement après une mobilisation record (en tout cas selon les syndicats: 145.000 manifestants).
Les syndicats savaient par avance qu’ils réuniraient beaucoup moins de monde ce jeudi mais, dans une ville toujours prompte à revendiquer, ils entendaient maintenir la pression sur le gouvernement.
Les lycéens se sont joints à beaucoup de salariés du public, mais aussi à certains de chez Airbus ou Air France, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous, les lycéens, on est particulièrement touché par la réforme. Moi, j’envisage de faire un master en psychologie. Si je termine à 27 ans, avec 42 années de cotisation, ça fait 69, en supposant qu’il n’y ait pas de période de chômage ni de congé maternité », a dit Audrey Domeche, lycéenne de terminale qui se présente comme une porte-parole de la « coordination des lycées » de Toulouse.