La dépêche du midi Publiée le 03/06/2010 09:07 | Recueilli par G.C.
« Le déménagement des personnes âgées vers le nouvel hôpital Garonne ? Il y avait tellement peu de personnel que l’on a vu apparaître 20 % d’escarres alors qu’auparavant il n’y en avait aucune ! s’exclame André, militant CGT à l’hôpital Purpan. Il n’y avait personne pour alimenter les personnes âgées, pour les lever ! » Les personnels soignants de la CGT à Purpan, partagent globalement les préoccupations des médecins et dénoncent eux aussi une dégradation des conditions de travail, et d’accueil des malades.
« Le personnel ne veut plus rester à travailler ici : les gens craquent », explique Véronique.
« Ces personnes sont en souffrance et elles ne voient pas le bout du tunnel », constate Nasahia.
« Il n’y a plus de temps pour le « chevauchement », précise Béa, pour ce moment où l’on pouvait échanger des informations sur chaque patient. Du coup, on prend ce moment-là sur notre temps personnel. »
« Le soin est bien fait, assure Monique. Mais c’est le côté humain que l’on est obligé de sacrifier, écouter la personne, lui tenir la main. »
« Il y a toujours eu une tradition hospitalière à l’hôpital public, raconte Monique, où le patient pouvait arriver tout nu et où lui procurait aussi bien du dentifrice qu’un pyjama. Il était pris en charge dans sa dignité. C’est pour cela qu’on se bat, au moment où c’est l’esprit lucratif qui est en train d’entrer dans la maison. »
Une dégradation que les familles ont constatée, notamment avec le nouvel hôpital Garonne : « Les soins médicaux sont bien assurés, mais pour le reste, le personnel n’a plus le temps, pour nourrir, lever, faire marcher, apporter des soins aux personnes âgées » raconte un parent. Un collectif s’est créé et a alerté le directeur de l’hôpital et le sénateur Jean-Jacques Mirassou.