Les hospitaliers de Toulouse: on sera bientôt ici comme dans les pays du Tiers-Monde
SANTE. «Touches pas à mon hôpital !». Ils étaient 300 selon les organisateurs et 100 selon la police, à protester contre la réforme hospitalière cet après midi devant l’entrée de l’hôpital Purpan.
Soutenu par les associations d’aides aux malades, le personnel hospitalier des hôpitaux de Toulouse a dressé le portrait de l’hôpital public de demain. Portrait peu engageant…
14h30 devant l’entrée de l’hôpital Purpan. Les hospitaliers manifestent en tenue de travail. En blouse blanche, stéthoscope dans la poche, Jacques Giron, le chef du service de radiologie n’est guère enthousiaste considérant l’hôpital de demain :
«Un machin qui traitera uniquement les urgences, les vieux abandonnés, et les cas complexes, dit-il. Voilà ce qui nous attend si on laisse faire Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé du gouvernement Sarkozy».
Selon un manipulateur de ce service de radiologie, «les hôpitaux français de demain ressembleront à ceux d’un pays du tiers-monde».
Julien Terrier, lui aussi en blouse blanche approuve : «Les pôles les plus rentables, ceux qui sont bien remboursés par la Sécurité sociale passeront tous dans le secteur privé. La psychiatrie, les urgences et la médecine de proximité resteront dans le public avec toujours moins de budget».
«C’est déjà partiellement le cas dans la région», reprend Jacques Giron qui cite l’exemple d’Albi : «Toute l’urologie, la médecine des reins, est passée dans le privé. Si les fonds de pension qui gèrent ces cliniques décident que ce n’est plus rentable, il n’y aura plus d’urologie dans le Tarn».
Virginie Fassier, médecin urgentiste lève les yeux au ciel. La jeune femme payé 3.500 euros net pour 50 heures par semaine dénonce «la pénibilité croissante de son travail » : «Les réductions de personnel se font à l’encontre des malades, explique-t-elle. Au mois de janvier, deux postes de médecins urgentistes ne sont pas pourvus alors que les admissions en urgence augmentent tous les jours».
Les manifestants venus de l’ensemble des hôpitaux de Toulouse estiment à 400 le nombre d’emplois, médecins et infirmiers à créer «d’urgence à Toulouse pour faire face aux réalités».
J-M.E Dessin: Mig