La grève des urgences du CHU de Toulouse est reconduite


Lettre ouverte Monsieur le directeur de l’ARS occitanie,

Suite à la réunion du lundi 20 juin où des engagements ont été pris concernant les urgences du CHU de Toulouse, deux premières réunions de négociation ont eu lieu.

Nous avons bien noté que vous aviez entendu les conséquences potentiellement dramatiques du manque d’effectif aux urgences particulièrement dans la perspective de l’été.

Or, nous ne comprenons pas l’articulation avec le CHU car les réunions de négociation se sont mal passées. Vous avez pleinement conscience que les agents demandent 41 ETP à Purpan et le 22 ETP à Rangueil, et 27 ETP pour les urgences psychiatriques, il y a une marge de négociation mais à condition que les revendications garantissant la sécurité des soins soient acceptées.

Il y a eu des proposition de 18 ETP à Purpan, et 8 à Rangueil, c’est très insuffisant, la grève se poursuit donc sur ces trois services car des points très sensibles sont encore en jeu.

Aux urgences somatiques de Purpan:

  • L’obtention du 3ème binôme IDE/AS H24 7j sur 7 dans le secteur du HUB d’entrée pour prendre en charge les lits couloirs (pour lesquels l’organisation des soins ne prévoit pas de personnel)
  • La deuxième infirmière d’orientation H24 7j/7 pour revenir à la norme de prise en charge au bout de 10 minutes maximum par un professionnel de santé et pas au bout de 30 à 40 voire 90 min comme cela arrive régulièrement.
  • La deuxième infirmière d’orientation permettra de gérer plus rapidement les réorientations (80 par jours en moyenne) qui, nous vous le rappelons, ne sont pas de la responsabilité des infirmiers mais des médecins ! Bien sûr si une orientation médicale est possible ce serait au mieux mais en attendant il faut renforcer le secteur de l’orientation.

Aux urgences somatique de Rangueil :

  • La deuxième infirmière d’orientation en permanence pour éviter les lits couloirs et diminuer le temps d’attente avant orientation qui est considérable à Rangueil.
  • l’AS supplémentaire la nuit car UHCD de plus en plus lourd +19% de patients de plus de 75 ans, Durée Moyenne de Séjour qui explose à l’UHCD
  • Retour d’une AS à la SAUV H24, car stagnation importante avant d’orienter vers le décochage.
    La prévision du programme Maastricht 3 va priver le bloc de prise en charge des urgences vitales les lundi et mardi sur Rangueil à partir du 15 septembre 2022.

Nous attendons la réunion de négociation pour les urgences psychiatriques.

Pour éviter de nouveaux préavis de grève,

  1. Les urgences pédiatriques ont besoin d’un renfort d’une PDE/AP H24 7/7 car les lits couloirs sont encore trop nombreux, nous rappelons que 389 enfants ont été soignés dans les couloirs des urgences en décembre 2021 et 100 ce mois de juin 2022. C’est inadmissible.
  2. Arrêt de la fusion des PC sécurité de purpan, qui va allonger le temps d’intervention des agents de sécurité en cas de besoin.
  3. Mise en place rapide des Infirmières d’Orientation Accueil aux urgences Gyncéco-obstétricales et renfort des AS, création d’un poste administratif pour les entrées.

Manifestement, les postes supplémentaires ne sont pas budgétés au CHU de Toulouse donc merci de verser des moyens depuis l’ARS pour que ces postes puissent être créés réellement. Il faut penser très sérieusement à renforcer le personnel des urgences chaque année car l’agglomération toulousaine augmente fortement et régulièrement. Si vous ne voulez pas un mouvement de grève tous les 2 ans, il faudra prendre des mesures.

Bien évidemment au vu de la reprise de l’épidémie COVID, satisfaire les revendications des agents est bien sûr vital pour éviter de nouvelles mesures liberticides qui aggravent également la santé de la population.

Comme nous vous l’avions indiqué, il est urgent d’envoyer un message aux soignants ayant quitté l’hôpital ou voulant le quitter que vous stopper les logiques d’austérité en acceptant ces revendications c’est là seule manière de les voir revenir ou même de les faire rester.

La balle est dans votre camp.

Cordialement,

Julien TERRIE
Pour le CGT du CHU de Toulouse

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