Infirmière.e.s Anesthésiste toujours en lutte pour la reconnaissance !

Rassemblement gréviste Jeudi 25 novembre 2021 13h devant l’Agence Régionale de Santé Toulouse.

Nous, infirmiers anesthésistes, sommes inquiets, en colère voire déçus du manque de considération porté à notre égard par le gouvernement. En effet, dans le plan du Ségur de la santé, aucune reconnaissance de notre profession, de notre pratique avancée n’est valorisée. Il n’existe toujours pas de revalorisation statutaire et salariale.
La formation d’IPA, infirmier en pratique avancée, est certes une évolution notoire pour les infirmiers mais elle s’avère moins complète que la nôtre.

En effet, ils ne bénéficient que d’une seule année de formation dans leur spécialité alors que nous deux, leur première année étant un tronc commun à toutes les formations IPA. Si nous faisons un comparatif simple, les IPA ont 709 heures d’enseignement théorique contre 910 heures pour nous et 840 heures de stage contre 2030 heures pour nous. Les modalités d’accession à la formation sont aussi beaucoup plus simples car non soumises à un concours d’entrée. Leur rémunération étant plus attractive que la nôtre, quel sera alors l’intérêt pour les futurs candidats de choisir notre filière ?

D’autre part, si notre statut n’est pas clairement identifié, nous craignons la création d’IPA en anesthésie, en réanimation… ce qui engendrerait une perte considérable pour la prise en charge sécuritaire et optimale des patients. Nous, IADE, exerçons sur plusieurs champs de compétences : l’anesthésie, la réanimation, la prise en charge de la douleur, les soins pré-hospitaliers. Cette polyvalence est un véritable atout pour le système de santé français, elle a d’ailleurs fait ses preuves lors de la crise sanitaire. De plus, nous sommes très attachés au binôme Médecin Anesthésiste Réanimateur, MAR/IADE garant de la qualité et de la sécurité de la prise en charge de nos patients.

Pour nous, la profession IADE, de part sa formation, ses compétences et sa pratique clinique répond objectivement aux critères d’une pratique avancée. D’ailleurs, la SFAR le reconnait dans plusieurs communiqués. Le 15 janvier 2016 : « les IADE exercent en pratique avancée, en autonomie déléguée aux côtés des médecins anesthésistes réanimateurs ». Du point de vue de la SFAR, pour ce qui est de l’exercice de l’anesthésie, clairement, les IADE sont déjà en exercice de pratique avancée.

Nous désirons être reconnus Auxiliaires Médicaux exerçant en Pratique Avancée (AMPA). Ce statut nous permettrait alors de sécuriser notre parcours de formation, de clarifier notre pratique professionnelle et de maintenir notre exclusivité d’exercice. Nous resterions experts dans plusieurs domaines, notre polyvalence étant un atout non négligeable. Il nous permettrait également de maintenir le binôme MAR/IADE indispensable à la sécurité anesthésique.

Aujourd’hui nous craignons pour l’avenir de notre profession, pour la qualité et la sécurité de la prise en charge de nos patients. Nous voulons que notre profession soit reconnue à sa juste valeur, qu’elle reste pérenne et attractive pour les futures générations afin de garantir une prise en charge optimale et sécuritaire de nos patients. Pour ce faire, nous demandons au gouvernement une revalorisation statutaire et salariale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.