Compte rendu de la délégation de retour de Grèce du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé »

Une délégation française rencontre des volontaires des dispensaires sociaux solidaires en Grèce

En solidarité avec le peuple grec, un collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » soutient  les personnels des dispensaires sociaux et solidaires autogérés depuis 2 ans déjà.

Ce collectif est composé de militantes et militants syndica-ux-les, politiques ou issu-es de la société civile, majoritairement professionnel-les du soin, de la santé et du médicament en France.

Dans la conjoncture politique actuelle, une délégation a été constitué pour venir se rendre compte sur place de l’ampleur de la résistance contre l’austérité à travers la solidarité développée sur le territoire grec.

Depuis le 12 mai, nous avons visité des dispensaires sociaux solidaires, notamment  Korydallos (Pirée), le K.I.F.A. du centre d’Athènes, le K.I.F.A. de Néa Ionia, Patissia, Peristeri, Vyronas,  Néa Smyrni, Ellinikon et Halandri. Nous avons aussi rencontré la coordination Athénienne des dispensaires et pharmacies sociaux solidaires.

Nous sommes impressionné-es par la pertinence de cette manière de faire face en tissant du collectif. Et nous avons beaucoup à apprendre de ces organisations démocratiques non hiérarchiques peu fréquentes en France.

Nous avons aussi débattu avec les membres de l’association grecque « Solidarité pour tous » autour de leur « facilitation » des actions gratuites de solidarité concernant l’accès aux soins, à la nourriture, aux vêtements, au logement, à un tutorat pour l’entrée à l’université…

Les témoignages des volontaires militants nous enseignent l’importance de l’action collective pour retrouver la dignité de chacune et de chacun.

Nous constatons qu’une majorité de ces dispensaires s’inscrivent également dans une multitude d’actions solidaires de santé (alimentation, logement, vêtements, culture, éducation… ).

Trois besoins majeurs nous sont apparus : d’une part, l’importance des soins bucco-dentaires et une demande psychiatrique et psychologique forte de la part des usager-es, conséquences directes de la pauvreté, et d’autre part la carence en médicaments pédiatriques indispensables, et notamment les vaccins.

Leur démarche de solidarité ne s’arrête pas aux frontières : le soutien aux combattantes et combattants kurdes de Kobané par l’apport de matériel médical en témoigne.

La délégation a été reçue par le ministre grec délégué à la Santé, Monsieur Andréas Xanthos ainsi que par le Ministre des affaires sociales et de la santé, Panayotis Kouroublis.

Andréas Xanthos est le co-fondateur du premier dispensaire social en Crête Rethymnon en 2008, et médecin hospitalier. Il nous a décrit la dégradation de la situation sanitaire, sous-évaluée jusqu’en 2012 par les autorités au pouvoir. Les pratiques des dispensaires ont permis de mesurer la réalité de la catastrophe sanitaire.

Le  programme de Santé du nouveau gouvernement Syriza  a été discuté sur les points majeurs suivants : rétablissement et extension de la couverture maladie, suppression du forfait hospitalier de 5€, accès aux  soins primaires gratuits quelque soit la nationalité, le revenu, le statut de l’emploi et la position sociale.

Et nous avons conclu ensemble sur l’importance des liens de convergence des luttes qui se constituent en Europe, précieux pour le gouvernement Grec et pour la démocratie Européenne.

Nous avons discuté par ailleurs, de la nécessité de créer un rapport de force Européen sur la question du médicament face à la puissance des multinationales.

Sur les enjeux cruciaux du contrôle des prix, de la production, du brevet, de la commercialisation et du cadre légal, nos points de vue convergent.

 

A l’heure où la loi santé Touraine et le projet de loi du financement de la sécurité sociale en France prévoient de couper les budgets, de supprimer 22 000 postes, et ouvrent grand les portes à la privatisation du système de soins, ce parallèle nous interpelle d’autant plus.

C’est une politique européenne qui se décline partout à des degrés divers.

Ce constat nous pose la question de la souveraineté populaire et démocratique d’un pays est remise en question par les politiques européenne,

Et la lutte  et issues politiques commune des peuples pour la démocratie et leur souveraineté

Nous avons constatons la similitudes des politiques menées autour de la santé et de la protection sociale.

Les formes sont différentes

Nous avons visité Sotiria, hôpital historique et  de référence des maladies respiratoires et de la tuberculose. L’hôpital publique est au bord de l’effondrement.

D’une part, il est sous-financé et manque crucialement de personnel et de matériel. 5 services ont été fermé à Sotiria.

D’autre part, une violence inouïe s’exerce sur les patient-es. L’administration demande aux femmes enceintes 1000€ par accouchement. A défaut de paiement, il est fait pression sur les membres de la famille et à défaut, oblige la saisie des biens au domicile.

L’incidence de la tuberculose explose, le taux de suicides augmente et la plupart des cancers ne sont plus soignées. La malaria et la rage sont réapparues.

La surcharge de travail des personnels soignants est énorme, et dues à la désorganisation des soins primaires. 112 patient-es vues aux urgences dans les 12h de garde d’une médecin.

HÔPITAUX PUBLIC

Si la volonté du collectif « Solidarité France Grèce pour la Santé » est de soutenir matériellement dispensaires et pharmacies sociales et solidaires en Grèce grâce à des collectes d’argent et de médicaments, sa volonté est également de manifester un soutien politique à cette nouvelle forme de résistance aux mesures d’austérité appliquées à la Grèce depuis 2008. La résistance du peuple grec est une force motrice qui aujourd’hui sert de référence aux autres peuples d’Europe.

Leur engagement militant distingue ces structures des autres structures humanitaires. Aujourd’hui, environ 50 dispensaires solidaires sociaux fonctionnent dans toute la Grèce grâce à l’action et au travail de bénévoles. Des médecins, généralistes ou spécialistes, des dentistes, des pharmaciens et des citoyens s’y engagent.

 

Un collectif solidaire pour résister

Le collectif « Solidarité France-Grèce pour la santé » est né de l’initiative d’un petit groupe de personnes d’origine grecque vivant en France et désirant agir collectivement et concrètement en solidarité avec les pharmacies et dispensaires sociaux en Grèce. Ce collectif aujourd’hui constitué de personnes de tous horizons (associatifs, professionnels, politiques, syndicaux) a pour but d’informer sur la crise sociale et sanitaire en Grèce et sur ses origines politiques, de créer depuis la France les maillons d’une chaîne européenne de solidarité, notamment en collectant et envoyant sur place le matériel médical et pharmaceutique nécessaire, de contribuer aux débats sur la santé publique et les soins pour tous et toutes.

 

Contact :

Christine : 06 67 49 58 89

france.grece.solidarite.sante@gmail.com

https://solidaritefrancogrecque.wordpress.com/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.