Coup de fièvre à l’hôpital de Rangueil

Les services d'urgences sont souvent surchargés et en manque de personnel./Photo DDM, archives, T.B.Les services d’urgences sont souvent surchargés et en manque de personnel./Photo DDM, archives, T.B.

Les hôpitaux sont sous tension. Et cette semaine, on assiste à des accès de fièvre à Toulouse et Montauban, en raison du manque de personnel. Un préavis de grève a été déposé pour ce jeudi après-midi au service de pédopsychiatrie du centre hospitalier de Montauban. Et un autre pour vendredi aux urgences du CHU de Toulouse-Rangueil.

Un service d’urgences rénové, mais où les patients doivent parfois… patienter dans les couloirs. « Lundi en début d’après-midi, on a compté 19 lits dans l’entrée, et 20 en soirée », dénonce Monique Palhol, déléguée CGT au CHU de Toulouse-Rangueil.

Comment s’explique cette surchauffe ? Pour la direction du CHU, les causes sont doubles : un problème d’absentéisme ponctuel, et une difficile régulation des flux : les services spécialisés sont complets, alors les patients restent aux urgences.

L’absentéisme est en grande partie dû aux congés maternités d’infirmières jeunes. En raison des nombreux départs en retraite et départs tout courts, l’hôpital renouvelle le personnel. Et d’autres carnets roses sont en vue. Résultat : le personnel qui reste doit compenser. Travailler deux ou trois week-ends d’affilée, enchaîner des nuits. « Nous, le planning, c’est notre vie privée », commente une infirmière. « Si on travaille tous les samedis et tous les dimanches, on la voit quand notre famille ? ».

« Depuis le mouvement de grève de l’automne 2010, la direction avait engagé du personnel supplémentaire, qui a été repris après l’hiver, ce qui ajoute aux problèmes d’absentéisme », renchérit la syndicaliste Monique Palhol.

Hier après-midi, lors d’une assemblée générale, la direction du CHU a fait des propositions : 4,5 postes d’infirmières, et 4,5 postes d’aides soignants supplémentaires au service des urgences de Rangueil (Note du syndicat CGT : en réalité la propostion est de 4,5 infirmères ET aides soigantes). « Ces renforts devraient permettre de faire fonctionner le service en respectant les roulements souhaités », souligne Olivier Rastouil, direction des ressources humaines du CHU de Toulouse.

Cela suffira-t-il à faire retomber la fièvre ?


Retraite : 7 500 départs en juin

Au niveau national, c’est l’hémorragie : 7 500 membres du personnel hospitalier quitteraient leur poste en juin pour partir à la retraite. Une retraite anticipée pour les fonctionnaires qui ont plus de 15 ans de métier et qui ont eu trois enfants. Cette mesure prend fin au 30 juin. Il y a eu une ruée dans les services de ressources humaines des centres hospitaliers universitaires de France. Une « saignée pour l’hôpital », commente Thierry Amouroux, secrétaire général du Syndicat national des personnels infirmiers, le SNPIE-CFE-CGC.

Le CHU de Toulouse annonce 68 départs au premier semestre 2011 : c’est deux fois plus qu’en 2010 à la même période. Mais la direction estime que le cap des départs massifs est passé. « En une dizaine d’années, nous aurons renouvelé la moitié du personnel hospitalier », indique Olivier Rastouil, directeur des ressources humaines au CHU de Toulouse.

Environ 10 000 agents travaillent au CHU.

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