L’hôpital Marchant en pointe du conflit

Ils revendiquent d’abord des « petites cuillères en métal ». Puis, plus loin dans leur cahier de doléances, le « retrait immédiat de la loi Woerth sur les retraites ».

22/10/2010

Entamée lundi 18 octobre, la grève des personnels de l’hôpital psychiatrique Marchant à Toulous e illustre à elle toute seule la tournure que semblent prendre ces temps sociaux.Les éboueurs ne sont pas des infirmiers, les chauffeurs de bus de ville ne travaillent pas chez Continental Basso Cambo et les lycéens n’approchent pas tous les 60 ans. Qui surprend jusqu’aux syndicalistes, la mobilisation toulousaine contre la réforme est en fait cimentée par ce qu’elle est, entre autres, une addition de revendications de toutes sortes et de mécontentements au moins aussi divers.Les cafetières paraissent intarissbles sous le chapiteau du campement dressé devant l’hôpital depuis le début de la semaine. En matière caféinée, « il y a de quoi tenir un siège », assure cet aide-soignant. Le mouvement est« reconductible ». Rie n n’indique pour l’heure qu’il doive bientôt cesser :

Le « refus de l’injustice » en est un point commun du mouvement social qui déborde régulièrement dans les rues de la ville. Ainsi les grévistes de Marchant exigent pour l’essentiel « une réorganisation du travail et une augmentation des effectifs soignants ». Mais aussi « une équité de traitement des diffé rentes catégories professionnelles ».

Autre ferment qui pousse à la cohésion, les salariés découvrent qu’ils partagent tous le sentiment de ne pas être entendus, ni même seulement écoutés. « C’est une décision arbitraire et autoritaire de la direction du CH Gérard Marchant qui a soulevé la colère des personnels soignants de l’établissement(…) » expliquent ces grévistes dans un tract signé de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO et Sud et de« non-syndiqués ».

Les soignants de Marchant refusent en tout cas la logique économiste de l’hôpital qui entend « palier le manque de près des 2/3 du personnel infirmier de (…) l’unité de soins longue durée pour personnes âg ées par la réquisition »d’infirmiers non qualifiés d’autres services…

Á la « pénibilité des tâches », la « pénurie organisée » des effectifs et les « pertes de sens du travail » vient s’ajouter, écrivent les grévistes, vient s’ajouter le« manque de respect de la part des Directions » : le cocktail est complet.

« De nombreux patients aussi sont venus s’exprimer et écrire leurs propres revendications », s’empressent-ils d’affirmer. Un de ces patients assure LibéToulouse qu’ il aimerait « par dessus tout » et si seulement il le pouvait, être du prochain défilé en ville.

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