Un huissier a débarqué vendredi matin dernier à notre domicile à 8h00 du matin.
Même s’il a été correct, ça a été très stressant pour moi et ma compagne : c’était la 1ère fois de notre vie qu’on voyait débarquer un huissier, et le fait qu’on nous annonce que c’était pour notre fils n’a rien eu de rassurant.
D’autant plus que l’huissier n’annonce pas immédiatement la raison de sa venue, il ne fait que demander à voir la personne concernée.
J’ai un gros doute sur la légalité de la chose dans le cadre d’une grève, mais même si c’était légal, c’est un procédé inqualifiable, sur la forme et sur le fond.
Et c’est fait par la « direction des ressources humaines » : visiblement la gestion, donc les finances, les intéressent beaucoup plus que l’humain.
La gestion de cette grève par le CHU est une calamité, comme d’ailleurs toute la DRH de l’hôpital, mais pour ça vous devez voir les salariés.
Tout ce qu’ils savent faire pour gérer une grève au bout de 3 mois, c’est réquisitionner leurs employés ? Via des assignations ? Envoyées par huissier ? Chez les parents de leurs employés, et à 8h du matin ?
C’est quoi, cette façon de procéder ? On revient au 19è siècle, le petit peuple au garde à vous devant le patron tout-puissant ?
Mais ça ne devrait pas m’étonner, c’est dans la logique du monde du travail actuel.
Sur le fond, je suis effaré par la capacité qu’a le CHU de Toulouse à détruire en quelques mois la motivation et l’énergie de leurs jeunes nouveaux agents. Et ce bien avant le démarrage de cette grève. Apparemment, le rêve des dirigeants de l’hôpital, c’est qu’il n’y ait plus ni patients ni salariés, parce qu’ils coûtent cher …
Si notre fils habite chez nous, c’est à cause des CDD qui se succèdent depuis 3 ans et de la faiblesse des salaires proposés par l’hôpital.
Et ces renouvellements peuvent durer encore 3 ans.
Un scandale alors que dans le privé c’est limité à 1,5 ans, l’état s’autorise des choses pour lesquelles il peut mettre un petit patron du privé en prison …
Quel avenir on propose à nos jeunes ? Précarité et pauvreté, et encore mon fils n’a pas à se plaindre : il a un diplôme, du travail et une famille qui peut l’aider, tous n’ont pas ces chances, loin de là.