Interview d’Aleida Guevara, fille du Che et médecin à Cuba.

Aleìda Guevara, fille d’Ernesto Che Guevara, est médecin pédiatre à l’Hôpital pour enfants William Soler à La Havane (Cuba). Elle était de passage à Toulouse le 28 septembre 2015, invitée par le poète Serge Pey à la Cave Poésie. Interview exclusive pour le site www.sante.cgt.fr.

Propos recueillis par Julien Terrié

Julien Terrié : Tout d’abord, J’aimerais savoir comment tu vois l’épisode de la vie du Che où, dans la débandade de l’arrivée du Granma sur les côtes cubaines en1956, il a dû choisir de prendre la caisse de munitions à la place de la caisse de médicaments alors qu’il était le médecin du groupe de guérilleros. Que vois-tu dans cette décision ?

Aleìda Guevara : Cela a été une décision très sérieuse. Raul Castro a présenté mon père à Fidel Castro en 1955 au Mexique. Il a été considéré immédiatement comme faisant partie du groupe de révolutionnaires, mais le groupe avait besoin de médecins, donc il a été nommé médecin de l’équipe. Pendant toute la période de préparation militaire au Mexique, Fidel s’est rendu compte que mon père était plus qu’un médecin et il l’a positionné dirigeant d’un groupe d’entraînement dans lequel était Ramiro Valdez. Ramiro (qui ne parle pas beaucoup en général) m’a raconté que mon père avait été surpris d’avoir été choisi comme chef alors que Ramiro avait vécu la Moncada (première bataille de la Révolution Cubaine en 1953). Ramiro lui a répondu que si Fidel l’avait choisi c’est qu’il y avait une raison… Il a donc été chef de ce groupe, puis a été emprisonné au Mexique. Alors que Fidel avait interdit à chacun de parler de ses opinions politiques, Il m’a dit : « Que crois-tu que ton papa a fait ? Non seulement il a dit qu’il était communiste, mais il a essayé de conscientiser le gardien de prison ». Le groupe n’est pas parti du Mexique avant de sortir mon père de prison, cela m’a marqué. Fidel a toujours eu un respect extraordinaire pour mon père : alors qu’un plan très élaboré avait été construit pour libérer un peuple entier, Fidel a chamboulé le programme pour sortir mon père de prison.

Quand ils ont pris le bateau « Granma » du Mexique vers Cuba en 1956, un seul sur les 82 guérilleros savait naviguer et ils ont pris beaucoup de retard alors que la ville de Santiago de Cuba commençait à se mettre en mouvement en Novembre. Les soldats de Batista (le dictateur cubain jusqu’en 1959) ont été alertés par le soulèvement de Santiago et ont eu le temps d’anticiper la défense côtière du fait du retard du Granma. Il arrivèrent seulement le 2 décembre et ils ont été repérés immédiatement par l’aviation. Ils ont pratiquement tous été tués dans la fameuse bataille de Alegria de Pio, dans ce moment de grande confusion, avec des guérilleros seulement protégés par des pieds de canne à sucre pendant que les soldats tiraient… A ce moment là, mon père a dû fuir avec le minimum et il y avait une caisse de balles et un sac à dos plein de médicaments et il fallait choisir, comme médecin il aurait pu choisir les médicaments mais il a choisi de défendre ses camarades et donc prendre le sac de munitions. Cela va conditionner son futur rôle dans la Révolution, car au début il s’occupait des malades et des prisonniers mais il a tellement fait ses preuves que Fidel l’a nommé premier “Commandante” de l’armée rebelle.

JT : Ce choix a été le bienvenu car c’est par la révolution que le peuple cubain a conquis le droit d’accès à un système de santé très élaboré et entièrement gratuit. Peux-tu nous le décrire ?

AG  : Depuis la bataille de la Moncada de 1953, son passage en prison et son livre/programme « L’Histoire me jugera », il est bien clair pour Fidel que le premier objectif de la Révolution est de redonner la terre aux paysans mais immédiatement sont mentionnés l’Education et la Santé comme droits fondamentaux de l’être humain que le processus révolutionnaire doit absolument garantir. Donc, dès la Sierra Maestra, les premières prises en charge médicales et d’alphabétisation ont commencé comme premiers pas vers le système que nous connaissons aujourd’hui.

Notre système actuel a trois caractéristiques principales :

1. La gratuité totale, car la santé est un droit fondamental et personne ne doit pouvoir faire commerce d’aucune manière avec la douleur et l’angoisse de quelqu’un, ce serait fondamentalement non-éthique. La Santé est un Droit pas une marchandise. Si on te pose la question un jour : « Combien tu serais prêt à payer pour la santé de ton fils ? » comment peux-tu répondre à cela ? Il est impossible de mettre un prix à la vie ! Comme elle n’a pas de prix, elle ne peut pas être dans le marché, elle ne peut pas être “marchandisée”.

2. C’est un système universel, sans distinction d’origine, de classe : quand quelqu’un arrive à l’Hôpital, nous ne demandons que le nom, l’adresse, l’âge, les antécédents médicaux et c’est tout… C’est notre devoir en tant que médecin et un droit pour les usagers.

3. La prévention : nous nous sommes rendus compte qu’il coûtait moins cher de prévenir une maladie que de la guérir. Pour la prévention, le premier chantier est l’éducation pour acquérir une culture générale et sanitaire dans la population. Il faut littéralement former, montrer aux gens pourquoi il y a des actions de prévention à connaître. Pour que tout le monde comprenne, il faut un niveau d’éducation important c’est pourquoi le droit à l’éducation, à la santé, au logement aussi sont intrinsèquement liés au droit à la vie.

Donc, nous avons un système universel, gratuit et préventif ; il manque une chose qui est apparue immédiatement après la Révolution, c’est le caractère internationaliste. Déjà, le peuple cubain est mélangé entre espagnols (galiciens), africains et chinois, ce sont les racines de la culture cubaine. Si nous sommes ce pays de mélange, le minimum est d’aider les populations qui sont comme nous hors de nos frontières. Dès 1963 (NDLR : 4 ans après la Révolution) il y a eu la Révolution algérienne et la France coloniale a quitté le pays en saccageant le système de santé pour empêcher que la population libérée se développe. Nous avons eu une demande pour envoyer des médecins en Algérie et il a fallu expliquer au peuple cubain que nous allions envoyer des médecins alors que la moitié des 12.000 médecins avaient fuit Cuba après la Révolution. A cette époque, former des médecins était fondamental car nous voulions un médecin dans chaque école, dans chaque lieu de travail pour notre projet de médecine préventive, pour qu’ils soient au plus près des patients afin de détecter les problèmes à la source.

Nous avons envoyé en 1963 notre première brigade de médecins sans même avoir eu le temps de former de nouveaux médecins. Pour moi, ce fût un geste très important car nous admirions la résistance du peuple algérien, et nous les considérions comme des frères. Nous étions en harmonie avec eux mais rends-toi bien compte que ce fût un grand sacrifice dans le projet que nous avions. Il a fallu expliquer à la population le concept de Solidarité Internationale et après avoir été mécontente de ce déficit de médecins, la population a ensuite été très fière de ses médecins.

JT : Comment fonctionne le système de Santé cubain concrètement ?

AG : Tout d’abord le système de santé (intégralement public) fonctionnait avec des grands hôpitaux et des polycliniques ; petit à petit les polycliniques ont « dispensariser » leur activités en créant des secteurs territoriaux par pathologies chroniques. Mais, dans les années 80, nous avons eu l’idée de créer un réseau de « médecins de famille » ; au début beaucoup n’étaient pas convaincus car il était difficile d’avoir une connaissance intégrale en Santé pour permettre cela. L’idée était celle des « vieux » médecins qui venaient au domicile des gens qui les connaissaient personnellement. Un médecin (qui est salarié public) a dans son secteur environ 190 familles,

il a une maison de santé avec son domicile à l’étage et son cabinet de consultation au rez-de-chaussée. On a oublié malheureusement le même dispositif pour les paramédicaux et notamment pour les infirmières : ce fût une erreur mais cela fait partie des projets futurs. Les travailleurs de santé ont un rôle aussi fondamental que le médecin dans ce système préventif. Le système fonctionne par groupe de travail, le médecin de famille est en lien avec les polycliniques en interdisciplinaire pour ne pas être isolé en tant que médecin généraliste intégral. Dans leur grande majorité (sauf la particularité de la chirurgie), les étudiants en médecine commencent en médecine générale intégrale et ensuite ont la possibilité de se spécialiser. Il est plus facile d’envoyer aussi des médecins généralistes dans les pays qui en ont besoin.

Donc le réseau est simple, du plus général au plus spécialisé : médecin de famille, polyclinques et hôpitaux. Le patient peut aller directement à l’hôpital s’il le souhaite 7j/7j, 24h/24h.

JT : Est-ce que les médecins envoyés à l’étranger manquent à Cuba ?

AG  : C’est vrai que nous envoyons beaucoup de médecins cubains à l’étranger, il y en a 11.000 au Brésil, des milliers en Angola, nous avons 32.000 travailleurs de santé au Venezuela (médecins, infirmiers, techniciens), beaucoup au Chili après l’énorme tremblement de terre de 2010, à Haïti aussi, au Nicaragua, et même depuis peu au Portugal ! C’est vrai que cela manque à Cuba mais ces pays ont plus besoin que nous… Moi-même j’ai passé des années en Équateur, au Nicaragua et j’en suis très fière.

On arrive à former beaucoup de médecins, la dernière promotion de l’université de la Havane a vu 2000 nouveaux médecins diplômés. Dans l’école latino-américaine de médecine (ELAM), 1800 médecins étrangers ont été diplômés… C’est très beau de voir cela car cette école a réussi à créer un changement au niveau latino-américain. Les médecins qui se forment avec nous viennent de milieux humbles, ce sont en général ceux qui ne peuvent pas payer des études de médecine dans leur pays, ni envisager une carrière. Ils vivent avec la population cubaine, avec les étudiants cubains, ils partagent tout et ils se font leur propre idée de ce qu’est une société comme la nôtre car nous ne faisons pas de politique dans les enseignements mais c’est la vie qui leur montre. Le plus beau que j’ai pu vivre ces derniers temps, c’est le retour de certains étudiants de l’ELAM en Argentine ; j’ai été impressionnée par le respect qu’ils avaient pour les communautés Guarani isolées dans lesquelles ils intervenaient, leur prise en charge en fonction de l’histoire de chacun.

Malgré les pressions et les difficultés économiques, chacun peut se rendre compte que Cuba forme des êtres humains très singuliers, je ne dis pas que tous les jeunes sont des gens parfaits, ou je ne sais quoi, mais j’ai le privilège de travailler avec des jeunes extraordinaires. Certes nous avons des discussions parce que la pression de la société capitaliste autour existe. Nous luttons tous les jours pour que les gens comprennent qu’il vaut mieux des transports en commun par exemple que des voitures pour chacun… Je me rappelle que mon père disait souvent « lutter contre l’impérialisme partout où il est » et c’est toujours vrai, chaque fois que nous perdons un peu d’attention, on subit le retour de bâton…

JT : Une des revendications de la CGT est de faire participer les travailleurs et la population dans la définition des besoins de santé et des budgets ; est-ce le cas à Cuba ?

AG  : J’ai oublié de te dire une chose importante : à Cuba la santé est totalement publique mais pour prévenir les maladies, nous mettons en action toute la population notamment les comités présents dans chaque quartier qui s’appellent les CDR (Comités de Défense de la Révolution). Chacun des CDR a un « secteur de femmes » et un « secteur de santé ». Quand nous faisons une campagne de vaccination, une campagne de prévention de la Dengue (maladie transmise par les moustiques) mais aussi un plan d’action en cas d’ouragan, nous le faisons en coordination avec les CDR. Le système de santé fonctionne avec toute la population et cela nous donne une capacité d’action extraordinaire. Dans la même idée, le ministère de la Santé a demandé au ministère de l’agriculture d’inciter à cultiver des plantes médicinales très utiles à la médecine préventive et qui font partie de notre culture, notamment afro et surtout aussi car le blocus nous empêche l’accès à certaines molécules et aliments que nous ne pouvons trouver que dans les plantes. Il a fallu que l’on fasse ce tournant ; je me souviens que certains patients ne comprenaient pas, un m’a dit une fois : « Docteur, votre ordonnance c’est une recette de cuisine ! ». Par exemple, il est difficile de se procurer des gouttes pour le nez, donc j’ai quasiment utilisé tout le romarin qui pousse à Cuba parce que je prescris presque toujours du Romarin dont on peut extraire le principe actif facilement en le mettant à infuser dans l’eau bouillante puis en laissant refroidir cela fait des gouttes pour le nez très très efficaces… J’ai vu ici, en France, des crèmes à l’Aloe Vera très chères, ce cactus pousse chez nous dans tous les jardins, il suffit d’appliquer l’intérieur d’une feuille comme puissant cicatrisant et antiseptique, il guérit même des maladies de peau difficiles.

En ce moment, la recherche cubaine étudie la plante qui s’appelle Moringa comme stabilisateur immunologique, cette plante est connue en Asie et mon père avait commencé des essaies cliniques lorsqu’il était ministre de l’industrie. Cette recherche médicale accrue s’est développée notamment pendant la « période spéciale » (NDLR : période de grande précarité économique à Cuba après la chute de l’URSS et la fin des échanges bilatéraux, notamment canne à sucre contre pétrole) où nous avons été obligés de produire quasiment tous nos médicaments, pour Cuba et pour les missions internationalistes… En particulier les trithérapies contre le HIV pour l’Afrique. On a réussi à faire parvenir les trithérapies en Afrique via l’OMS sachant qu’il y a 60 millions de malades en Afrique. Ceci est bien entendu en contradiction totale avec les logiques des brevets ! Nous avons été la seule nation (c’est à dire hors ONG) à avoir envoyé des médecins en Afrique de l’Ouest contre l’épidémie d’Ebola. Nous arrivons à avoir de la matière première pour nos médicaments et des technologies grâce à l’ONG Medicuba Europe et Suisse qui nous aide beaucoup.

JT : A ton avis, que va changer la nouvelle situation économique et diplomatique entre Cuba et les États-Unis ?

AG : Nous attendons réellement avec beaucoup d’impatience la fin de ce maudit blocus économique contre Cuba. Le jour où ce blocus disparaît, je suis sûre que l’économie cubaine se développera de façon gigantesque. Un seul exemple : Nous ne produisons pas de lait, nous achetons du lait en poudre pour nos enfants mais à cause de la loi de blocus, chaque fois que quelqu’un veut nous vendre du lait, le FBI, les investisseurs, les clients font pression sur cette entreprise. Or, les nord américains sont un marché de 200 millions de personnes, nous ne sommes que 11 millions. Nous arrivons à acheter du lait à la Nouvelle Zélande, et le prix du transport est énorme parce que le transporteur nous demande 3 ou 4 fois le prix normal car un bateau qui livre à Cuba ne peut plus livrer aux USA pendant 6 mois. Le jour où on n’aura plus ce poids économique, il est certain que l’économie cubaine aura une bouffée d’oxygène. La raison économique est la principale raison de mécontentement à Cuba, alors si ce problème est réglé et qu’en plus nous gardons notre système basé sur la dignité, la santé et l’éducation garanties, la société cubaine sera très attractive.

Bon, nous devons attendre car les USA n’ont pas l’air encore décidés, nous avons tous grandis aujourd’hui sous le blocus et cela ne nous a pas empêché d’avancer, d’aimer ! On continuera… Les USA ne peuvent plus reculer car s’il veulent sincèrement rétablir des relations normales avec Cuba, il faudra lever le blocus et fermer la base de Guantanamo ! Oui, car ils continuent à utiliser un bout de notre terre pour leurs saloperies, leurs interventions en république dominicaine, leurs tortures… Il faut que cela cesse.

Ce qui est clair, c’est que nous n’aurons aucun accord avec les USA sans égalité des droits, aucune relation diplomatique avec une volonté d’ingérence, et concernant les investissements étrangers, il n’y en aura pas sans bénéfices directs au peuple cubain, c’est inscrit dans la loi.

JT : J’ai entendu parlé d’un vaccin contre le cancer du poumon élaboré à Cuba, qu’en est-il ?

AG : Nous avons un pôle scientifique de plus en plus développé, par exemple l’unique vaccin contre la méningo encéphalite B qui fonctionne réellement est le nôtre. Ils n’ont jamais réussi à nous concurrencer. Nous avons beaucoup de travaux scientifiques en cours contre le cancer qui est la seconde cause de décès dans le monde. Nous avançons sur le vaccin contre certains cancers du poumon, de la prostate, de l’utérus, du sein. Ceux du poumon et de la prostate sont prêts, mais ce ne sont pas des vaccins à proprement parler ; ils servent à améliorer la réponse immunitaire en cas de maladie déclarée. Le travail se fait à partir de plantes ou d’extraits animaux de nos propres flore, faune ou plantations.

JT : Comment fonctionnent les syndicats dans la santé et dans les autres secteurs ?

AG : le syndicat de la santé (CTC salud), auquel je suis adhérente, est un des plus importants ; il regroupe les médicaux et les paramédicaux, mais aussi les ouvriers de l’hôpital comme dans votre fédération… C’est un grand syndicat, mais, dans une société socialiste, le syndicalisme a un rôle un peu différent, car il ne lutte pas contre un patronat ou une tendance capitaliste de l’Etat mais il a eu un rôle très important pendant la période spéciale où nous avons été obligés d’ouvrir certains secteurs, comme le tourisme, aux investissements de capital étranger. Dans un hôtel par exemple ou le capital est mixte, le syndicat a un rôle fondamental pour le maintien des droits. La même problématique apparaît avec les travailleurs indépendants. Par contre, nous sommes très nombreux à être syndiqués, à payer notre cotisation et à porter la voix des travailleurs quand le besoin s’en fait sentir ou en cas de consultation de l’administration. Je crois que le syndicalisme aura plus d’importance avec l’arrivée des investisseurs étrangers ; il aura un rôle fondamental à jouer.

A l’intérieur de notre système, nous avons besoin de personnes qui disent quand nous nous trompons ou que nous n’allons pas sur le bon chemin ; par exemple aujourd’hui nous devons développer plus les coopératives, car le recours au travail individuel pour son compte propre n’est pas représentatif de la société socialiste que nous voulons construire.

Je pense que nous vivons une période intéressante, notre pôle scientifique se développe dans tous les domaines, technologiques, écologiques, surtout en coopération avec les pays de l’ALBA (Alliance Bolivarienne des Amériques avec la Bolivie, l’Equateur, le Venezuela, …) grâce à des échanges justes. Nous vivons de grands changements mais nous ne devons pas perdre notre projet historique, le jour où nous perdrons ce chemin, nous disparaîtrons…

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