1er mai: plusieurs milliers de personnes défilent contre « l’austérité »

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Le défilé du à Paris - Thomas Samson - AFP

Le défilé du à Paris Thomas Samson  / AFP

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France jeudi à l’occasion du 1er mai pour dire leur colère contre l' »austérité » mise en oeuvre par le gouvernement et exprimer leur mécontentement face au bilan de François Hollande, deux ans après son élection.

La CGT, FO, la FSU et Solidaires, unies contre le pacte de responsabilité et les 50 milliards d’économies, ont défilé ensemble à Paris et dans de nombreuses villes tandis que, dans la capitale, la CFDT et l’Unsa ont réuni leurs militants à la mi-journée sur le thème de l’Europe.

Mais « désunion » ne signifie pas « guerre syndicale », a assuré Laurent Berger, numéro un de la CFDT.

L’ensemble des syndicats feront d’ailleurs front commun le 15 mai pour la protestation des fonctionnaires.

Jeudi à Paris, plusieurs milliers de personnes ont défilé depuis la place de la Bastille en direction de la Nation, formant un cortège animé par une multitude de slogans contre « l’austérité ».

En tête de cortège, le numéro un de la CGT Thierry Lepaon a déclaré avoir « du mal à mesurer la différence » entre la politique de François Hollande et celle de Nicolas Sarkozy. Le « pacte de responsabilité, c’est un pacte d’austérité », a-t-il affirmé, en phase avec les slogans des manifestants. Bernadette Groison, secrétaire général de la FSU, a assuré qu’il fallait « arrêter de prendre l’argent dans le public pour aider les entreprises ».

« 1er mai, journée internationale des travailleuses et des travailleurs. Unis contre l’austérité! », annonçait la banderole de tête du cortège. De nombreuses pancartes réclamaient : « Assez d’austérité, augmentez les salaires », « non à l’austérité, oui au partage » ou encore « gouvernement de M. Hollande: gouvernement des riches pour les riches ».

On pouvait croiser parmi les manifestants Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud (LO), Olivier Besancenot (NPA).

Des salariés d’Alstom marchaient derrière une banderole « Alstom, nationalisation ». Pour Laurent Santoire, responsable CGT de l’entreprise, « il y a un sens à ce que l’Etat français entre au capital ».

Plus tôt dans la journée, comme chaque année, 200 militants de FO, accompagnés cette année de membres de la CGT, ont rendu hommage aux Communards devant le Mur des Fédérés du cimetière du Père Lachaise.

En fin de matinée, la CFDT et l’Unsa ont rassemblé quelque deux cents militants sur le thème de l’Europe à quelques semaines des élections européennes. « Nous voulons dire que certes, les politiques menées en Europe posent problème, mais que l’Europe peut être une solution », a lancé Laurent Berger, qui dit « craindre le rejet de l’Europe, comme le fait notamment l’extrême droite ».

Dans les grandes villes, l’austérité figurait aussi comme le principal mot d’ordre.

– Les muguets des communistes –

A Lille, un cortège hétéroclite a rassemblé de 800 à 1.200 personnes (salariés, intermittents, sans-papiers) accompagné d’une fanfare.

A Lyon, le 1er mai a réuni jusqu’à la place Bellecour environ un millier de personnes invitées à acheter les « muguets des communistes ». De leur côté, Jean-Claude Mailly et FO s’étaient rassemblés dans le quartier de La Croix-Rousse, en souvenir de la révolte des Canuts dans les années 1830.

A Toulouse, la CGT a revendiqué 6.000 manifestants (2.800 selon la police). A Bordeaux, entre 4.000 et 10.000 personnes étaient dans la rue. « Cela ne peut plus durer, ça va péter », scandaient les manifestants.

Particularité locale à Strasbourg où, à l’inverse des autres villes, la CGT et la CFDT faisaient cortège commun pour défendre le régime local d’assurance maladie.

Les défilés ont rassemblé à Rennes de 1.300 à 3.000 personnes, selon les sources, et de 950 à 1.200 personnes à Rouen. « PS, Medef, CFDT, empactés, arrêt, arrêt de l’austérité », ont scandé à Rennes les militants de FO, organisateurs de la manifestation avec la CGT.

A Marseille, 20.000 personnes selon les organisateurs, près de 3.000 selon la police, ont défilé à l’appel de la CGT, Solidaires et FSU, par une matinée ensoleillée, derrière une banderole proclamant « Licenciements, bas salaires, précarité, austérité: les Bouches-du-Rhône en ont assez ».

FO organisait un rassemblement dans ses locaux pour « faire un point sur la gravité de la situation quant aux attaques répétées du gouvernement contre l’ensemble des salariés ».

A Nice, 2.000 personnes ont manifesté, selon la CGT, alors que la CFDT et l’Unsa faisaient également bande à part.

Ce 1er mai était l’occasion d’un bilan de deux ans de présidence Hollande, « des années difficiles pour les Français, qui succèdent à dix années difficiles », a commenté Laurent Berger.

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