Le 115 en grève !

Cet hiver, grâce à des températures exceptionnellement basses et à l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires, le 115 de Haute-Garonne (numéro d’urgence pour les personnes sans abri) a pu pendant plusieurs semaines répondre favorablement à toutes les demandes d’hébergement d’urgence.

Nous étions enfin en mesure de travailler en conformité avec la loi qui précise que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès à tout moment à un dispositif d’hébergement d’urgence » (article L345-2-2 du code de l’action sociale et des familles).

170 personnes ont pu être hébergées durant cette période, ce qui correspond logiquement au nombre de refus journaliers effectués par le 115 ces derniers mois. Ces chiffres mettent en évidence, si cela était nécessaire, le manque de places d’hébergement en Haute-Garonne dénoncé depuis de nombreuses années par les salariés de la veille sociale et par les associations.

Le 22 février 2012, à l’issue de 25 nuits de mise à l’abri, le dispositif grand froid a pris fin brutalement, rejetant à la rue hommes, femmes et enfants. Alors que le 115 s’est à nouveau retrouvé quasiment dépourvu de possibilités de réponses d’hébergement, les représentants de la préfecture ont pourtant invité les personnes à se rapprocher du 115 afin d’obtenir des solutions…

Dans ce contexte, les salariés de la Veille Sociale (115, PAIO et Equipe Mobile Sociale et de Santé) ont décidé d’entamer un mouvement de grève (tout en maintenant un service minimum dans l’intérêt des usagers) pour :

– Demander le maintien et l’augmentation des capacités d’accueil et d’hébergement pour les plus démunis dans des formes diversifiées afin que l’ensemble des acteurs sociaux puissent remplir leur mission.

– Demander les créations d’emplois qualifiés statutaires nécessaires au bon fonctionnement des services toute l’année.

– Nous opposer aux mesures de restriction qui dégradent les conditions d’exercice des missions de tous les agents chargés de l’aide aux personnes en difficulté et qui génèrent une importante souffrance au travail.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.