Alerte – Protection du personnel suite à des propos racistes sur lieu de travail.

Lettre ouverte à Monsieur le Directeur Général du CHU de Toulouse

Monsieur le Directeur Général,

Nous souhaitons attirer votre attention sur une situation particulièrement préoccupante concernant un agent du service de sécurité du CHU de Toulouse.

Depuis le 2 septembre 2025, plusieurs signalements ont été effectués à propos du comportement et des propos à caractère raciste tenus par cet agent. Le 13 octobre 2025, une rencontre a eu lieu entre la direction et les agents victimes de ces propos afin d’exposer les faits.

Ces agissements, qui semblent s’inscrire dans une récurrence depuis plusieurs années, sont inacceptables et passible de poursuite pénale. Ils portent atteinte non seulement aux valeurs fondamentales du service public, mais également à la dignité des agents et à la cohésion des équipes.

Nous nous interrogeons d’autant plus sur l’absence de réaction ferme de la direction à l’égard de l’agent mis en cause. Le fait qu’il n’ait pas participé aux mouvements de grève des agents de sécurité de l’Hôtel-Dieu / La Grave en 2022 ne saurait en aucun cas justifier un traitement de faveur.

Propos rapportés :

  • M. T… a tenu des propos à connotation raciste, notamment l’expression : « Je vais expulser Kirikou, le petit frère à Georges » reprenant le prénom d’un collègue noir
    lorsqu’il allait aux toilettes, ainsi que l’usage récurrent des termes « négro » et  « nègre » pour désigner ce collègue.
  • Il appelé régulièrement son collègue M. K. par le prénom « Rachid », alors qu’il ne s’agit pas du sien.
  • À la suite d’une altercation avec une agente d’entretien, il a déclaré : « Cette putain d’Arabe. »
  • Enfin, il a qualifié de « bol de riz » le fils adoptif (origine asiatique) de la directrice de site de l’hôtel dieu/ la grave du CHU de Toulouse. 

Ces propos sont d’une gravité indiscutable et ne peuvent rester sans conséquence.

Or, à notre grande consternation, nous apprenons aujourd’hui que cet agent figure désormais sur le planning de l’IUCT, un autre site du CHU de Toulouse, où il sera amené à côtoyer des personnels racisés.
Cette décision est incompréhensible et inacceptable : elle renforce le sentiment d’impunité et d’injustice déjà ressenti par de nombreux agents.

Aux vu de la gravite des faits nous avons demandé une suspension conservatoire de cet agent avant la détermination de la sanction disciplinaire.

Vous avez choisi de le maintenir en poste.

En tant que représentantes du personnel racisées, nous sommes directement concernées par cette situation, ainsi que par l’absence de mesures concrètes visant à protéger les agents victimes de discrimination.

Cette inaction envoie un message particulièrement inquiétant : celui d’une tolérance implicite du racisme au sein même de notre institution.
Nous posons la question : si les agents victimes avaient réagi face à ces insultes, auraient-ils bénéficié de la même indulgence ?

Nous estimons qu’un signal fort et exemplaire doit être donné. Une simple mutation ne fait que déplacer le problème.

Le racisme, sous toutes ses formes, n’a pas sa place au CHU de Toulouse. Il en va de la sécurité psychologique et du respect de chaque agent, mais aussi de l’image et des valeurs que notre établissement se doit d’incarner.

Vous rappelez souvent, lors des conseils de discipline, que : « Tout agent doit avoir un comportement exemplaire pour entretenir la belle image de notre institution. ». Nous partageons pleinement cette exigence. C’est pourquoi nous vous demandons de suspendre cet agent, de maintenir en poste la lanceuse d’alerte dont le contrat est en danger pour sa » manière de servir »et d’assurer la protection fonctionnelle des agents victimes.

La manière de servir d’un agent ayant tenu des propos racistes ne vous a pas empêcher de le maintenir en poste !

Les représentantes du personnel de la CGT

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