Les équipes de la maternité Paule de Viguier sont en grève illimitée depuis le 2 avril 2018.
Bien que les équipes acceptent depuis des années les décisions qui leur sont imposées, compromettant la qualité de vie au travail et la sécurité des patients, le droit pour chaque agent de pouvoir prendre ses vacances avec leur famille leur a été refusé cette année.
Après, entre autres :
- avoir accepté un passage en 12heures strictes, supprimant alors le temps de relève rémunéré et nécessitant 4 relèves par jour
- s’être vu refuser l’accès à un parking proche du lieu de travail, nécessitant d’arriver 15 minutes plus tôt qu’au préalable
- avoir accepté des conditions de travail de plus en plus difficiles avec des auto-remplacements dans les équipes , provoquant fatigue, stress et déséquilibre familial et faisant exploser le nombre d’heures supplémentaires non rémunérées et le non respect des temps partiels…
le vase déjà bien rempli a explosé.
Si les vacances ont été, depuis, validées, cela ne s’est pas fait à n’importe quel prix. L’absence d’embauche d’un nombre de mensualités d’été suffisant pour garder un bon équilibre a pour conséquence des plannings plus que chargés qui dépassent, pour beaucoup, le temps normal travaillé.
Les agents sont fatigués de devoir se battre pour pouvoir bien travailler, les arrêts maladie pour surmenage lié au travail ou burn-out se succèdent sans pourtant alerter la direction.
Aujourd’hui les équipes réclament :
– De pouvoir travailler correctement, dans des conditions dignes de notre bel hôpital. Travailler en ayant le temps de tout faire, de faire bien, avec un matériel en nombre et fonctionnel.
– L’embauche des mensualités d’été et du personnel nécessaires à un respect des plannings et des repos du personnel.
– Un pool de replacement formé, créé avec de nouvelles embauches, afin de pallier à l’absentéisme et supprimer l’auto-remplacement qui accentue la fatigue et la lassitude des équipe.
– La reprise du projet des nouvelles grossesses pathologiques préalablement accepté en octobre 2017 et travaillé avec les équipes pendant plus de 18 mois pour être le plus sécuritaire possible.
Aujourd’hui ce projet est en stand-by et les équipes craignent un revirement de situation avec des conditions de travail encore plus dures, ne permettant pas une prise en charge optimale et sécuritaire. Rappelons qu’actuellement une sage-femme des grossesses pathologiques a à sa charge 15 patientes, ce qui est 2,4 fois plus qu’au CHU de Lille! L’équipe soignante ne « reverra » pas la copie, car accepter d’être 3 et non 4 en jour serait accepter de mettre, patientes et personnel, en danger.
Les équipes déplorent un manque de reconnaissance de la part de la Direction.
Dans le cadre de la grève, différentes réunions ont été organisées. En plus du contenu stérile de ces rencontres, les agents sont ressortis choqués du mépris qui leur a été témoigné au cours de ces rendez-vous.
Choqués de voir le Directeur adjoint lever les yeux au ciel et soupirer lorsqu’un agent se présente en tant que « simple » auxiliaire de puériculture, choqués face à une Directrice de Pôle qui soutient aux agents que ce qu’ils disent de l’activité du service est un mensonge, choqués de voir que pendant que les agents expriment leur difficulté et leur mal-être la Direction choisit parfois l’option bavardage ou pianotage sur ordinateur sans prêter attention à leur personnel.
Aucune réponse n’a été obtenue de la part de la Direction mais les équipes, bien qu’abattues et attristées, ressortent plus que jamais convaincues qu’il faut se battre face à cette direction hostile.
Les agents de la maternité demandent à être entendus, que des solutions au mal-être soient trouvées, que toutes les demandes soient validées afin de travailler de manière sécuritaire et de donner aux patients de la maternité les meilleurs soins possibles.
Les agents de Paule de Viguier