La depêche
Des services réorganisés et la fermeture de la maternité : c’est ce qui ressort de l’installation du nouveau conseil de surveillance de l’hôpital. Une présentation qui alerte.
«Houleuse» : c’est le terme choisi par Josette Bourdeu pour décrire l’ambiance de l’installation du nouveau conseil administratif et de surveillance du centre hospitalier de Lourdes, dont elle est membre. En effet, le directeur, Miguel Brehier, a présenté une nouvelle organisation des structures qui prévoit la fermeture de la maternité de Lourdes à l’horizon 2015, la réorganisation des services réanimation et radiologie. Une nouvelle qui n’est pas sans conséquence pour Lourdes et la vallée.
«Dès que j’ai rencontré Mme Cavalier, la directrice de l’Agence régionale de santé, elle m’a confirmé que la ville de Lourdes a besoin d’un centre hospitalier. Nous sommes sur la même longueur d’onde. Ce n’est peut-être pas le cas du directeur de l’hôpital», regrette le maire de Lourdes. Une réorganisation liée à l’hypothétique départ à la retraite d’un gynécologue-obstétricien. Et les quelque 200 accouchements annuels qui ont lieu à Lourdes ne seraient pas suffisants pour la création d’un poste. «Mais si on ne recrute pas de médecins, il ne peut pas y avoir d’accouchements. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage», compare Josette Bourdeu.
La mutualisation, le problème de la démographie médicale et le déficit ne plaident pas en la faveur du centre hospitalier. La situation est déjà tendue. «On a fermé 10 lits de plus que les autres étés, car un médecin est en arrêt maladie. On ne recrute pas», cite Josette Bourdeu.
Afin de défendre l’hôpital de Lourdes, elle rencontrera Mme Cavalier à la rentrée. En attendant, le sort de l’hôpital n’est pas scellé, puisque cette réorganisation a uniquement été présentée et non votée.
Pour l’heure, la direction de l’hôpital ne peut communiquer sur le sujet.
Repères
Un pronostic vital engagé
Ce n’est pas la première fois que le pronostic vital de l’hôpital de Lourdes est engagé. Le personnel soignant s’était notamment mobilisé, en mai 2013 contre des conditions de travail dégradées, avec le non-remplacement des départs à la retraite. La mutualisation des sites de Tarbes et Lourdes a également suscité de nombreuses levées de boucliers. Des élus se sont engagés à défendre l’activité médicale de proximité, tels que la députée Jeanine Dubié. Reste à savoir si cette réorganisation sera votée.
Le chiffre : 2 65
accouchements >Par an. En moyenne. Ont lieu à l’hôpital de Lourdes.