L’activité des 25 blocs opératoires du tout nouvel hôpital Pierre-Paul Riquet de Toulouse a été fortement perturbée mercredi par « une grève illimitée » des personnels, qui dénoncent une dégradation de leurs conditions de travail, a-t-on appris auprès de la direction et des syndicats.
« Ce mercredi, la quasi-totalité des infirmiers et aides-soignants qui devaient travailler aux blocs sont en grève » à l’hôpital Riquet, a affirmé à l’AFP une déléguée CGT du personnel, Isabelle Doré, alors que la direction du CHU n’avait pas encore fourni ses propres chiffres.
Au premier jour de grève, mardi, 40% des opérations ne relevant pas de l’urgence avaient été déprogrammées. Le taux de grévistes était alors officiellement de 72% et une cinquantaine d’agents avait dû être « assignés » à travailler pour assurer le service minimum.
« Il s’agit d’un mouvement important, atypique pour nous, et qui nous soucie », a dit à l’AFP le directeur général adjoint du CHU, Éric Dupeyron. Il a annoncé que des groupes de travail étaient mis en place pour étudier chacune des revendications présentées et apporter les correctifs nécessaires.
En avril-mai, un énorme déménagement vers le nouveau bâtiment de 85.000 m2 avait concerné 2.000 personnes travaillant auparavant dans le site pavillonnaire de Purpan et à l’hôpital Rangueil. Et « l’activité avait redémarré très vite, sans laisser le temps aux équipes de bien s’installer », a reconnu M. Dupeyron.
Les infirmiers et aides-soignants – qui sont 180 au total – se plaignent surtout de « l’hyper-polyvalence » qui leur est demandée. « Normalement, une infirmière de bloc travaille dans une spécialité: neurochirurgie, traumatologie ou autre. Mais ici, on doit travailler dans toutes les spécialités, ce qui nous place dans une insécurité de travail », a rapporté Mme Doré.
Les grévistes assurent aussi que les infirmières doivent parcourir en moyenne 10 km par jour – des podomètres faisant foi – dans l’immense bâtiment où l’organisation des salles a été « mal pensée », et ils pointent « un manque d’effectifs hors salles d’opération ».
« On a entendu que le principal sujet, c’est le niveau de polyvalence trop élevé demandé aux infirmières dans les trois salles dédiées à l’urgence », a répondu M. Dupeyron, assurant que cela allait être revu. Des groupes de travail se pencheront sur tous les types de problèmes, de l’éloignement de certaines salles à la différence de hauteur entre les chariots et les tables, a-t-il assuré.
En revanche, la direction conteste un manque d’effectifs, quand les syndicats demandent 12 postes supplémentaires. « A tout point de vue, nous sommes parfaitement équipés en personnels », a assuré M. Dupeyron.