Le déménagement des personnels vers le nouvel hôpital Pierre-Paul Riquet le mois prochain, ne s’annonce pas de tout repos. Une délégation de 150 agents en grève a expliqué pourquoi hier, aux portes de l’établissement.
L’hôpital, c’est pas la mine, mais ça peut être l’usine… C’est sur ce couplet social que 150 agents de Purpan se sont retrouvés, hier midi, aux portes du nouvel établissement Pierre-Paul Riquet (PPR) pour dénoncer la dégradation des conditions de travail que fait planer le déménagement imminent vers «PPR», du reste rebaptisé «Pression-Productivité-Rentabilité». À la modernité et l’esthétisme apparent, les personnels opposent une réelle inquiétude concernant l’offre de soins qui sera dispensée dans ce «paquebot» de 85,000 m2. «On ne soigne pas avec du béton, mais avec des humains», martèle d’avance la CGT, qui aurait peut-être souhaité une mobilisation supérieure hier, la direction de Purpan parle d’à peine 8 % des personnels…
Le syndicat majoritaire stigmatise en réalité «une transformation progressive mais sérieuse dans la manière de gérer les soins, qui implique une surcharge de travail pour les personnels». Il cite en exemple la mutualisation des moyens qui induit une polyvalence dans les blocs opératoires, «donc une perte de compétence» fustige la CGT, qui craint à terme «un hôpital où les soins seront industrialisés». Le syndicat qui s’appuie sur les conclusions d’une expertise, laquelle mentionnerait un sous-effectif du futur bâtiment «PPR» en termes de communication (intramédicale et médicale/patients) et de risques psychosociaux. «C’est exact, reconnaît la direction de Purpan, les conditions de travail ont donné lieu à 29 recommandations, dont 21 ont d’ores et déjà été prises en compte sur le projet PPR, qui globalement témoigne d’une volonté de moderniser l’offre de soins avec une adhésion des personnels.»
Une action forte le 18 mars
Enfin, cette révélation de la CGT, formelle sur le fait que «le directeur de l’hôpital est sur le point d’annoncer un déficit de 10 millions d’euros, la première fois que Purpan enregistre un tel résultat négatif». Joint hier soir, la direction de l’établissement a fait savoir que «les comptes ne sont pas complètement arrêtés, mais il est vrai que l’année sera difficile comme nous l’avions du reste annoncé lors de la cérémonie des vœux».
En attendant, les personnels hier en grève ont décidé de noircir des pétitions. Ils comptent bien mobiliser autour d’eux et s’insérer à leur manière dans la campagne électorale, autour de la date du 18 mars. «Pierre Cohen n’est-il pas le président du conseil d’administration de l’établissement», rappellent-ils subrepticement.
Battons -nous pour sauvegarder notre outil de travail et protéger l’Humain.