PARIS,10 juin 2013 (APM) – La fédération CGT de la santé et de l’action sociale a appelé à une grande manifestation nationale à Paris samedi pour un grand service public de la santé et de l’action sociale et pour une protection sociale de haut niveau, a indiqué lundi la secrétaire générale de la fédération, Nathalie Gamiochipi, lors d’une conférence de presse. Le cortège partira de la place de la Bastille à 13 heures en direction de la place de la Nation. D’autres organisations se sont jointes à cet appel notamment la Fédération nationale des travailleurs de l’Etat CGT (FNTE, pour les hôpitaux militaires), la fédération SUD santé sociaux, la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), Act Up Paris et Sud Ouest, Convergence des collectifs de défense et de développement des services publics, le Syndicat national des chirurgiens-dentistes de centres de santé (SNCDCS), l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS) et l’Union syndicale de la psychiatrie (USP). « Pour notre secteur, nous ne constatons aucune rupture entre la politique menée par ce gouvernement et celle de son prédécesseur », a déploré Nathalie Gamiochipi. « Ce gouvernement brandit la maîtrise des dépenses publiques comme un leitmotiv , s’interdisant tout autre choix ou acte politique permettant de redonner du souffle aux établissements de santé, sociaux et médico-sociaux ». La CGT demande un moratoire sur toutes les restructurations et l’ouverture de négociations sur le financement des établissements, l’emploi, la formation et les salaires. La secrétaire générale a pointé en particulier le « scandale des emprunts toxiques » et celui des partenariats public/privé (PPP). « Nous demandons que l’Etat dénonce ces contrats et s’engage à les racheter » car les baux emphytéotiques sont des « gouffres financiers pour les hôpitaux qui rembourseront au final jusqu’à 10 fois l’investissement initial engagé pour la construction des établissements », a-t-elle déclaré. Elle appelle à prendre des mesures concrètes pour mettre en place un « autre financement de la protection sociale et de la sécurité sociale ». DES MOBILISATIONS RECENSEES DANS TOUS LES DEPARTEMENTS Elle a évoqué des mobilisations en cours « dans tous les départements », notamment la grève des salariés de la cité de Saint-Nazaire contre le PPP avec le groupe Eiffage, l’opposition de la CGT au projet de communauté hospitalière de territoire (CHT) parisienne de la psychiatrie et les actions contre le « projet de fermeture » de l’Hôtel-Dieu (Paris, AP-HP). Ce dernier sujet illustre le fait que la « démocratie sanitaire tant vantée par le gouvernement et ses prédécesseurs ne fonctionne pas », a souligné Christophe Prudhomme, responsable de l’Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres et techniciens (Ufmict)-CGT. Nathalie Gamiochipi a aussi pointé les maltraitances infligées aux salariés du secteur privé commercial et les difficultés des établissements de santé privés d’intérêt collectif (Espic), en particulier des maternités des Bluets et des Lilas (cf APM DCQF6002 et APM DCQF7001), qui « risquent de se retrouver en cessation de paiement avant la fin de l’année ». « Dans le secteur social et médico-social, la même logique est à l’oeuvre », a dénoncé Nathalie Gamiochipi. Elle a par ailleurs déploré la tendance à la baisse du coût du travail avec le gel de l’indice pour les fonctionnaires pour la quatrième année consécutive et une « épidémie de révision des conventions collectives ». Enfin, elle estime qu’en jouant « le jeu des discussions et du dialogue social », la CGT a perdu son temps pendant plusieurs semaines dans le cadre de la mission Couty sur le pacte de confiance pour l’hôpital car les engagements de la ministre « ne répondent pas aux attentes et revendications des salariés ». Lors de la conférence de presse, la secrétaire de l’union CGT régionale d’Ile-de-France, Anne Le Loarer, a pointé les inégalités de santé existant en Ile-de-France et appelé les agences régionales de santé (ARS) à soutenir financièrement les centres de santé en priorité plutôt que les maisons médicales. Le secrétaire général de la FNTE, Yannick Malenfant, a fait part des craintes de la CGT quant aux 34.000 suppressions d’emploi prévues dans le livre blanc de la défense, qui pourraient avoir une incidence sur le service de santé des armées (SSA) et ses services ravitailleurs. Interrogée sur la position de la CGT par rapport à la généralisation de la complémentaire santé en entreprise, Nathalie Gamiochipi s’y est déclarée opposée, estimant que cela risquait de privatiser une partie de la protection sociale en ouvrant la porte aux assureurs privés. Christophe Prudhomme a observé que cela ne réglait pas le problème de l’accès aux complémentaires et a rappelé que le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) avait été chargé d’une réflexion à ce sujet (cf APM NCQCS004). cb/ab/APM polsan redaction@apmnews.com CBQFA001 10/06/2013 16:10 ACTU