Le ministère et l’ARS d’accords pour un ONDAM de 0% pour la psychiatrie en Bretagne.
Alors que l’Objectif National de Dépense de l’Assurance Maladie (ONDAM) 2013 prévoyait une Dotation Annuelle de Financement en progression nationale de 2.07% pour la psychiatrie, les technocrates du ministère viennent de changer les règles. Plus question d’appliquer uniformément cette augmentation. A partir d’un objectif national, il y aura une répartition différenciée au niveau régional, puis au niveau de chaque établissement.
Un nouveau critère domine tous les autres : la consommation d’euros par habitants pour prendre en charge les soins psychiatriques. La Bretagne, avec un coût de 174 € par habitant est largement au dessus de la moyenne nationale et se verrait donc imposer un taux de progression de l’ONDAM psychiatrie de …. 0%. Que la Bretagne soit une des régions où le taux de suicides et d’addiction est un des plus élevés de France importe assez peu dans l’affaire
Précision : ce coût est évalué en tenant compte du privé lucratif et non lucratif. Dans le secteur 5 (L’Ille et Vilaine moins la région de St Malo) le privé représente un tiers des capacités d’hospitalisation.
Mais en Bretagne tout le monde ne serait logé à la même enseigne. Si l’objectif de 0% d’augmentation sera maintenu, des établissements pourraient avoir une DAF négative et d’autres une DAF positive en fonction du cout de prise en charge par habitant instaurant ainsi une concurrence entre établissements. Le ministère n’indique pas comment sera traité le privé.
Cette façon de concevoir la prise en charge des besoins de santé publique à l’aune du coût par habitant est une aberration mais s’inscrit dans le contexte de contraction de la dépense publique pour atteindre les 3% de déficit censé amadouer les marchés financiers.
Cela va servir de prétexte à une accélération des attaques contre les acquis sociaux, va accentuer les restructurations avec des fermetures de services, des suppressions de lits, des suppressions d’emploi comme c’est déjà le cas au Ch. de Gourmelen à Quimper où la nouvelle direction prend prétexte d’un hypothétique déficit en fin d’année pour supprimer des postes dans chaque service, supprimer des RTT aux agents…
La résistance des salariés de Gourmelen doit faire boule de neige. C’est tous les établissements bretons qui doivent se mobiliser pour faire échec à cette infamie que rien ne justifie et nous lançons un appel à la mobilisation de tous les salariés du secteur.
La CHT de Paris prévoit de la même façon une politique territoriale de la prise en charge des patients relevant de la pcyhiatrie. C’est bien à partir de plans d’économies succesifs que s’engage une attaque sans précédent de ce secteur. Il nous faut donc réagir et argumenter notre souhait d’un grand service public.
Faire un état des lieux par départements est nécessaire pour très vite demander un moratoire auprès de la Ministre.
Amicalement.
Nathalie