Communiqué de la coordination des comités de défense des hôpitaux et maternités publiques.
Le 20 Octobre 2012
Bonjour,
Il est malheureux de constater qu’il a fallu un drame (décès d’un nouveau-né entre Figeac et Bive), pour que les médias nationaux s’emparent des déserts médicaux hospitaliers.
Dans la région nous avions alerté les pouvoirs publics à propos du désert obstétrical du nord de notre région.
En effet après les fermetures ces dernières années des maternités de Gourdon, Saint-Céré et Figeac, on a voulu fermer celle de Decazeville.
Les habitants, les élus, les personnels, les syndicats, le Collectif Tous Ensemble se sont bien battus et la maternité et la chirurgie ont été prolongés pour 5 ans cette année.
Un deuxième désert à l’Est de l’Aveyron a failli se faire entre Saint-Affrique et Montpellier; évité à plusieurs reprises grâce à nos militants, aux élus, aux syndicats de Saint-Affrique.
Un troisième est au sud de Lannemezan qui demande la réouverture de la maternité.
Un quatrième est au sud de l’Ariège après la fermeture de Lavelanet. un cinquième à l’Ouest du Gers (après la fermeture de Condom) et le cinquième et dernier qui se prépare avec la fermeture de Lourdes après celle de Bagnères de Bigorre.
La Coordination a enfin été écoutée et entendue toute la journée sur France Info et France Inter… par la voie de notre Président.
Depuis longtemps notre organisation a fait part de ses réflexions et de ses propositions, sur les restructurations hospitalières, et la médecine de proximité, très rarement reprises par les médias.
Le Conseil régional et notre coordination régionale ont demandé à plusieurs reprises un moratoire sur les restructurations (2/3 des maternités fermées, 35000 postes supprimés entre 2009 et 2012…). Nous n’avons jamais été reçus par le Directeur de l’ARS.
Aucune étude n’a été faite sur les bénéfices et conséquences des restructurations effectuées.
Seulement une étude de la FHF avec Dexia (10 ans de recomposition hospitalière 2009), qui montre « une absence de vision d’ensemble et une forte emprise du facteur humain ».
Une autre sur les fusions d’établissements par l’IGAS en Juillet dernier: » beaucoup de fusions échouent dans l’atteinte de leurs objectifs », » D’un point de vue financier, la fusion n’est pas non plus l’outil « le plus pertinent pour réduire les déficits hospitaliers »
Enfin les études sur les concentrations et la qualité des soins ne montrent pas toujours un bénéfice financier et une amélioration de la qualité des soins?
-« Une forte concentration de l‚activité dans de grands centres (qui sera coûteuse à mettre en ˛uvre ) aura des répercussions en termes d‚accès aux soins et peut engendrer des effets pervers liés aux situations de monopole », »Il peut y avoir peu de bénéfice à concentrer l‚activité au-delà d‚un certain point » (CAS Juin 2010)
-« L‚impact du volume sur les résultats diffère selon la technicité des soins et semble s‚atténuer au fur et à mesure que l‚activité augmente. L‚intensité de la relation entre le volume et les résultats varie d‚une intervention à l‚autre mais ce lien n‚est linéaire pour aucune prise en charge. Le volume d‚activité constituerait donc un levier d‚action pour améliorer les résultats dans certains domaines, mais il y aurait peu de bénéfice à concentrer l‚activité au-delà d‚un certain point » (IRDES décembre 2009).
En clair certaines activités chirurgicales ou obstétricales courantes peuvent demeurer sans risque au sein d’hôpitaux de proximité, à condition que les praticiens maintiennent leur qualification en allant régulièrement à l’hôpital de référence le plus proche Centre Hospitalier ou CHU.
Pour les technocrates qui nous régentent, et qui ne connaissent rien au problèmes du terrain, seul compte la maitrise comptable. Après les fermetures de blocs opératoires et de maternités ayant une activité insuffisante à leur yeux, ils n’hésitent plus à fermer des hôpitaux entiers (Lourdes par exemple) et des maternités de plus de 500 accouchements (Ivry, les Lilas, les Bluets….). L’argument critiquable d’une activité insuffisante n’existe même plus !
La France en nombre de lits hospitaliers (médecine, chirurgie, obstétrique), n’est pas sur-dotée; elle est dans la moyenne haute européenne. Elle est par contre sous-dotée en personnel hospitalier non soignant et infirmier.
Il faut stopper les restructurations, nous redemandons un moratoire des fermetures et suppressions de postes, une analyse des précédentes opérations de leurs coûts de leur efficience et surtout avec les professionnels et les usagers une analyse des besoins
Ci joint articles de l’express et la carte de notre région à propos des 5 déserts obstétricaux.
Pour le CDHAS et La coordination régionale
J Scheffer