Conditions d’exercice par M.D/S.B le 29-06-2012
Les médecins et les infirmières du service orthopédique du Centre Hospitalier Sud Francilien à Evry dans l’Essonne ont entamé une grève de la faim depuis aujourd’hui vendredi. Un signal d’alerte pour protester contre la rigueur budgétaire qui sévit à l’hôpital et dégrade leurs conditions de travail.
Avec un déficit de 20 millions d’euros, le Centre Hospitalier Sud Francilien d’Evry est plus endetté que jamais. Rigueur et surpression de postes obligent, le service d’orthopédie, particulièrement malmené, tourne au ralenti.
Pour dénoncer cette situation, les huit médecins et la quasi-totalité du personnel paramédical du service s’est lancé ce matin dans une grève de la faim. Ils ne sont pas assignables car en arrêt maladie pour risque d’hypoglycémie. Arrivé à jeun ce matin, le chef du service orthopédie, le Dr Henri Lelièvre, confie à Egora.fr avoir a eu la surprise de recevoir un mail du directeur de l’hôpital envoyé hier tard dans la soirée. “Le directeur propose de recevoir tout le monde mardi matin pour discuter de la situation. Nous avons donc décidé de suspendre notre grève de la faim jusqu’à ce rendez-vous”. Il prévient cependant qu’elle reprendra si aucune solution n’est trouvée. “Apparemment notre menace de grève de la faim à fait des remous au ministère. C’est hallucinant d’en arriver là pour enfin être entendu”, déplore-t-il.
Après avoir été vide pendant un an, l’hôpital reçoit des malades depuis quatre mois. Mais, faute de soignants et en particulier d’infirmières, les patients attendent d’être opérés alors que des salles restent inoccupées. « On est dans un système kafkaïen, constate Henry Lelièvre. Alors qu’on est dans un hôpital gigantesque où 200 lits ne sont pas remplis et où les trois quart des salles opératoires ne sont pas fonctionnelles faute de personnel, on supprime des postes au lieu de recruter. Si on continue à appliquer une stratégie de rigueur forcenée sur cet hôpital, il ne pourra jamais avoir l’activité nécessaire pour soigner pleinement sa population, mais aussi pour se financer. »
L’hôpital, déjà en déficit de 20 millions d’euros, doit payer cette année un loyer de 46 millions à la société Eiffage qu’il l’a construit dans le cadre d’un partenariat public privé. Le complexe assure la couverture sanitaire d’une population de 600 000 habitants.