Pour le maintien de la Halte-Santé à La Grave
La Halte Santé est un établissement médico-social qui accueille des personnes vivant à la rue (le plus souvent en situation de grande précarité) pour des séjours de soins et de repos. Créée en 1995 à l’initiative de Médecin du Monde et d’Emmaüs, ce service de 11 lits est géré depuis 2006 par le Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse (CHU).
Le local actuel (situé au 6 rue des jumeaux, près de la gare Matabiau) ne peux plus assurer la sécurité de ses résidents et de son équipe. En effet il ne correspond plus aux normes de sécurité incendie. De plus il n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite et est trop exigüe pour accueillir les lits supplémentaires nécessaires pour répondre au besoin des publics accueillis.
Dès 2006, le CHU s’est engagé à reloger la Halte-Santé sur le site de l’hôpital La Grave et Claudius Régaud. Entre temps, la nouvelle direction du CHU s’est opposée à cette installation en refusant d’accueillir des « patients couchés » sur La Grave. S’ensuit alors une période de recherche d’un local adapté en centre ville qui n’aboutira pas. Il semble impossible à quiconque de trouver aujourd’hui à Toulouse des locaux pour prendre soin des plus fragiles de nos concitoyens.
Plus récemment et dans l’urgence, la direction du CHU choisi de déménager la Halte Santé dans un local privé sur le parking du centre commercial de l’hôpital Purpan. Cette décision pose plusieurs problèmes :
– elle videra de son sens l’essence même de ce projet destiné à l’accueil des publics en grande précarité dont le mode de vie se situe en centre ville,
– elle ne permet pas la sécurisation rapide des hébergés et du personnel (6 à 9 mois de travaux),
– elle alourdit le budget déjà précaire de la Halte-Santé par des dépenses inutiles d’investissement (travaux importants à réaliser) et de fonctionnement (loyer onéreux).
Et pourtant, les locaux qui avaient été choisis existent toujours en centre ville, dans l’enceinte de l’hôpital La Grave. Il s’agit du bâtiment Sainte Germaine qui a un accès direct sur la rue Réclusane. Ces locaux répondent parfaitement aux besoins de la Halte Santé en termes de sécurité, de situation et de coût.
Cette décision qui ne semble pas préoccuper la Mairie de Toulouse vient de plus dans un conjoncture difficile à Toulouse pour les personnes vivant à la rue en situation de grande précarité. Les lieux d’accueil qui leur étaient destinés, sont éloignés du centre ville, comme en témoigne la fermeture récente des centres d’Hébergement d’Urgence « Lapujade » et de « l’Hôtel Dieu », avec leur regroupement sur la zone Thibaut. Or, l’expérience des personnels travaillant auprès de ces publics depuis plus de 10 ans, montre que culturellement et historiquement, les lieux et modes de vie de ces personnes se situent en centre ville.
Les personnes ayant fait l’expérience de la rue doivent-elles donc subir des décisions discriminatoires alors même qu’elles subissent déjà de plein fouet les effets de la vie à la rue sur leur état de santé ? Le site de l’Hôpital La Grave doit-t-il rompre avec sa tradition d’accueil des plus démunis ?
Ces publics ont une espérance de vie de 47 ans en moyenne. Ce sont des personnes fragiles, vulnérables, vieillies précocement et qui nécessitent des prises en charges spécifiques. La délocalisation de la Halte Santé du centre ville serait un nouveau mauvais coup porté à une population déjà bien mise à mal. Elle questionne de plus la politique de la ville à l’égard de ses exclus.
Nous vous invitons à un rassemblement
devant l’entrée de l’hôpital La Grave
Le vendredi 28 janvier à 11h30
Manifestation de soutien aux usagers et aux salariés.
Présentation du dossier à la Presse
Contact : Yves Cévènes, salarié syndicat CGT : 06 84 52 97 56
Philippe Arnal, du Comité de Défense de l’Hôpital Public : 06 77 11 35 50