Préserver l’ avenir de l’hôpital public
Santé. Un comité de défense s’oppose du projet de loi Bachelot.
Les anti Bachelot craignent l’alignement sur les cliniques. Photo DDM, archives.
Ils étaient une cinquantaine, usagers des services de santé, médecins, praticiens hospitaliers, syndicalistes et élus à assister samedi à la conférence organisée par le Comité de défense de l’hôpital public dans les locaux de la MGTS boulevard Matabiau. Une conférence sur le sujet de la réforme de l’hôpital public. Une réforme qui semble bien être en marche après la présentation par Roselyne Bachelot le 22 octobre d’un projet de loi dit « Hôpital, patients, santé, territoires » inspiré du rapport Larcher sur les missions de l’hôpital rendu public le 17 avril dernier. Un projet de loi qui s’il ne sera examiné par le Parlement que courant janvier 2009 pour une mise en application en 2010 suscite déjà un certain nombre de critiques et l’inquiétude aussi bien chez les « professionnels » de la santé que chez les patients.
Le Comité de défense de l’hôpital public s’est donc saisi de la question avec un objectif affiché : « Empêcher que ce texte soit voté en sa forme actuelle ». Selon l’un des membres du Comité, le projet de loi pose le plus de problème la gouvernance et la gestion de l’hôpital public. « Désormais le directeur de l’hôpital est le véritable maître du jeu, ce n’est plus le conseil d’administration où siège le maire de la commune. » Une éviction des politiques locaux à laquelle Monique Durrieu, adjointe à la santé publique de la mairie de Toulouse, est particulièrement sensible : « Nous qui sommes en contact avec la souffrance concrète des gens, nous profitions de la tribune offerte par ces conseils pour influer sur la politique de santé publique qui n’est pas de la compétence des communes en tant que telle. Réduire le rôle du conseil c’est réduire notre rôle à nous. » Pour la gestion, « l’introduction de la tarification à l’acte est un alignement pur et simple des hôpitaux publics sur les cliniques privées. »