Tensions et affrontements en Bolivie autour des retraites

Les manifestants lancent des gaz lacrymogènes contre la police à la Paz, le 16 mai 2013.

Les manifestants lancent des gaz lacrymogènes contre la police à la Paz, le 16 mai 2013.

REUTERS/Gaston Brito

Par RFI

En Bolivie, la tension s’aggrave après onze jours de conflit social pour une hausse des retraites. Des affrontements entre grévistes et partisans du pouvoir ont eu lieu jeudi 16 mai. La grève générale accompagnée de manifestations et blocages de routes se réalise à l’appel de la Centrale ouvrière bolivienne, le principal syndicat de salariés du pays. Il réclame que les travailleurs puissent toucher comme retraite l’équivalent de 100% de leurs derniers salaires, contre 70% actuellement. Dans un climat de manifestations quotidiennes dans les rues, le gouvernement du socialiste Evo Morales dénonce des motifs politiques derrière le mouvement de grève. Il appelle ses partisans à le défendre.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

« Mouvement subversif », « déstabilisation politique », « scénario de conspiration » : ce sont les mots choisis par le ministre bolivien de l’Intérieur pour qualifier l’actuelle protestation sociale. Carlos Romero en veut pour preuve une tentative de prise d’un aéroport au nord du pays, et la saisie de centaines de tonnes de dynamite dans plusieurs convois de grévistes, qui ont par ailleurs fait sauter un pont à l’explosif au début du conflit.

Des accusations rejetées par la COB, la Centrale ouvrière bolivienne, qui accuse à son tour le gouvernement de « trahir le peuple » et de chercher par tous les moyens à décrédibiliser le mouvement de grève. Le centre-ville de La Paz a connu jeudi 16 mai son troisième jour consécutif de paralysie totale et de manifestations violentes, alors que les blocages de routes au niveau national feraient perdre l’équivalent d’environ 6 millions d’euros par jour au pays.

Dans ce contexte, le gouvernement a appelé ses partisans à sortir dans les rues pour « défendre la démocratie et le président Morales » et un premier affrontement entre les deux camps a fait jeudi sept blessés dans la région de Potosi, au sud du pays. Pendant ce temps, un dialogue fragile se poursuit tout de même entre dirigeants de la COB et gouvernement, alors que le secteur de la Santé publique a décidé de se joindre au mouvement de grève.

Les représentants de l’ONU à La Paz ont dénoncé mercredi les « actes de violence » et ont appelé grévistes et gouvernement à entamer un « dialogue franc ».

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