Arrêt de travail anticipé des soignants de néonatologie de l’hôpital des enfants
Suite à la démission administrative des médecins chefs de tout l’hôpital des enfants, ni le gouvernement, ni la direction du pôle enfant, ni vous n’avez mis les moyens nécessaires pour affronter le quotidien dramatique de notre service et le plan hivernal pour bien soigner les enfants du bassin toulousain.
S’il n’y a pas les moyens nécessaires cet hiver dans tout l’hôpital des enfants et en particulier en néonatologie (notre service en lutte depuis Juillet 2018 contre le sous-effectif), nous arrêterons tou.te.s notre travail quand nous auront terminé notre Obligation Annuelle de Travail (OAT), c’est à dire le nombre d’heures pour lesquelles nous sommes payé.e.s chaque année. Pour certain.e.s d’entre nous, nous atteignons cette limite au 30 octobre jusqu’à courant décembre.
Chaque année nous faisons fonctionner l’hôpital des enfants gratuitement au moment où il y a le plus de travail, nous ne comptons pas les heures, nous revenons sans cesse sur nos repos, on rogne nos congés et tout cela vous permet de ne pas embaucher. La direction ne se préoccupe en aucun cas de notre situation, de celle de nos médecins et surtout de nos patients alors pourquoi travailler sans reconnaissance ? Nous ne sommes « ni Nonnes, ni Bonnes, ni Connes », vous devez le comprendre et aucun blabla de manager ne fonctionnera.
Des moyens immédiats doivent être mis sur l’hôpital des enfants du CHU de Toulouse, notamment en exigeant du gouvernement l’exonération immédiatement pour le CHU de Toulouse de la taxe sur les salaires et l’annulation pure et simple de notre dette. Sans ces ponctions scandaleuses, nous aurions 100 millions d’euros supplémentaires chaque année, donc largement assez pour construire le Grand Hôpital Régional des Enfants dont Toulouse a besoin, nous avons vu que le gouvernement le peut…
Et bien nous, on n’en peut plus… Si vous ne pensez pas à nous alors, pour la première fois de notre carrière, nous penserons à nos proches et passerons les fêtes de fin d’année avec elles/eux. Vous ne voulez pas nous payer plus, vous ne voulez pas que l’on soit plus, c’est idiot car cette politique coutera au final plus cher qu’une politique d’investissement massive dans la Santé. Nous sommes obligé.e.s d’en passer par là pour vous contraindre à agir.
Dans le cadre du blocage général du pays à partir du 5 décembre, les hospitalier.e.s concerné.e.s ont un moyen de stopper le travail quand ils ont atteint leur Obligation Annuelle de Travail, la continuité des soins n’est pas de la responsabilité des hospitalier.e.s mais bien des directions. Vous avez donc une obligation de moyens.
Si le gouvernement ne cède pas immédiatement aux revendications du collectif d’association, de syndicats et de professionnels qui demandent 5% d’augmentation de l’Ondam, 300 euros d’augmentation de salaires, des créations massives de lits publics, l’arrêt des politiques de casse de la sécurité sociale et une reconnaissance de la pénibilité dans nos retraites sans système à points… La France vivra un décembre noir à l’hôpital comme dans toutes les sphères de la société dont le gouvernement sera le seul responsable.
En attendant, nous exigeons que vous donniez les moyens immédiats nécessaires pour soigner les enfants qui viendront cet hiver en néonatologie comme dans l’hôpital des enfants de Toulouse.