Pour l’instant, les lits réservés aux patients de l’unité long séjour de La Grave resteront vides, au rez-de-chaussée du nouvel hôpital Garonne. C’est aussi le cas dans les étages où les unités de soins Jolimont, Le Capitole, Les Carmes et Les Minimes, du nom des quartiers toulousains, n’accueilleront pas comme prévu, les personnes âgées dépendantes. Quelque 140 malades devaient être transférés dès ce lundi, dans l’établissement flambant neuf du quartier Ancely. C’est ici que la secrétaire d’État aux Personnes âgées a entériné récemment les missions du Gérontopôle, un exemple unique en France. Que s’est-il passé depuis la visite de Nora Berra ? Le déménagement des patients et des personnels de La Grave semblait a priori acquis, et fixé à la mi-mars. Il devait s’effectuer en deux étapes : d’abord l’ouverture des unités long séjour avec l’unité protégée La Roseraie destinée aux malades d’Alzheimer. Ensuite, celle des 40 lits moyens séjours dans les unités de suite et réadaptation. Pour commencer, le Centre hospitalier universitaire (CHU), a quelques jours de l’échéance, a dû faire face, semble-t-il, à des soucis « de réception de travaux ». En d’autres termes, des problèmes d’évacuation d’eaux usées ont été constatés et « réglés depuis », selon le CHU. Mais d’autres raisons d’une tout autre nature retardent aujourd’hui le déménagement. Il y a quelques heures, le Conseil d’administration du CHU de Toulouse « n’a pas souhaité voter le tarif d’hébergement de l’unité de long séjour estimant que l’augmentation proposée n’était pas acceptable », précise le communiqué du CHU et l’administration hospitalière demande la tenue d’une table ronde réunissant les autorités de tutelle : l’État et le conseil général,
« afin de mettre à plat la question du financement ». Autrement dit l’augmentation du tarif hébergement journalier (49,42 €) devrait contribuer à amortir le coût de la construction de l’hôpital Garonne. Cet automne, le CHU proposait 53,30 €, soit 9 % d’augmentation. Le CHU avance plus 11,5 % aujourd’hui et précise : « Il faut prendre en compte la création de quatre postes à temps plein d’aides-soignantes ». Qui paiera au fond la facture ? L’assurance maladie ? Les familles ? L’aide sociale ? C’est toute la complexité de la question.
Grève du personnel, pétition des familles
« Ce splendide bâtiment améliore les locaux mais pas la prise en charge des patients », constate l’intersyndicale CGT CFDT Sud du CHU de Toulouse qui réclame davantage de moyens « pour que le paradis ne se transforme pas en enfer ». André Henkiné de la CGT avance le chiffre de 15 postes indispensables pour maintenir la qualité des soins dans le futur hôpital des personnes âgées.
Jeudi les personnels ont demandé à être entendus lors du Conseil d’administration alors qu’un mouvement de grève avait été déclenché. Une nouvelle AG est prévue pour lundi.
Quant aux familles, elles se sont manifestées en signant une pétition remise au CA. « On redoute une augmentation de 20 % » signale Claude Carro en ajoutant : « L e tarif moyen hébergement pour une famille passerait de 1 800 € par mois à 2000€».