Albert, La semaine dernière nous étions réunis, les anciens de la CGT du CHU, nous te savions malade et nous avons tous longuement parlé de toi. Pour nous souvenir tout d’abord, des moments de luttes, de fête, de victoire, de partage fraternel, chaleureux et joyeux. Albert était d’abord cela, pour nous ses Camarades.
Ce qui est venu en même temps, c’est de la reconnaissance, nous avons, chacune et chacun le sentiment d’avoir appris de toi, tel ou tel aspect de notre savoir militant. Albert individuellement et collectivement, la CGT du CHU te doit beaucoup et c’est avec émotion qu’elle te rend hommage. Tu as aimé la CGT, tu lui as beaucoup donné, nous te disons merci. Tu as pris un syndicat, très minoritaire, majoritairement masculin, implanté dans les services techniques, à la radio et dans les labos ; tu l’as féminisé, tu as fait des soignants la priorité, tu voulais que toute les catégories soit représentées.
Quand tu es parti, la CGT était 1er organisation, aujourd’hui elle est la première organisation dans l’ensemble des catégories, quel chemin ! Tu avais une personnalité peu commune, que tu as mis au service de la CGT. Cette personnalité, elle est né de ce pays, de ces paysages, de Montrèjeau, que tu avais au cœur. De l’amour de ta famille et plus particulièrement de celui de ta maman et ta sœur. C’est d’eux et d’elles que tu tenais cette confiance et cette sérénité, si importantes pour un dirigeant, tu étais là pour faire, pas pour plaire. Derrière une apparence bourrue se cachait, une grande intelligence, une grande sensibilité, des trésors d’humour, de finesse et de générosité. Tu aimais passionnément la vie, tu l’as aimé jusqu’au bout. Tu étais épris de justice, de liberté et de fraternité.
Tu croyais en la primauté du collectif sur l’individuel. L’humain était au cœur de tes valeurs et tu ne supportais pas que l’on porte atteinte à sa dignité. Ce sont ces valeurs qui ont guidé ta vie militante et ta vie tout court. Figure de notre syndicat, de notre hôpital, tu as su acquérir le respect et l’estime de tous ! Pour toi la vie syndicale se menait comme un match de rugby, en équipe, tous différents et tous ensemble ! Albert, face à la maladie, tu me l’as dit, tu as choisi de mener le combat. Ce combat tu ne l’as pas mené seul, tu as eu confiance dans les médecins qui t’ont accompagné, en Jacques qui t’a aidé, dans tous ceux et toutes celles qui t’ont entouré, tu m’as dis que tu étais le malade le plus entouré et le plus dorloté qui n’ai jamais existé et cela te rendait heureux.
La dernière chose que tu m’ais dite est : « je suis retenu ici jusqu’au 5 mai. Je suis en campagne pour que la gauche, bien à gauche, gagne… » Nous sommes tous tristes, mais nous savons tous ce qui nous reste à faire ! A vous, sa sœur et à toute la famille, nous présentons nos condoléances, à toi Albert nous disons Adieu