Le président équatorien Rafael Correa a annoncé samedi que son gouvernement s’apprêtait à adopter un décret permettant le non respect de brevets déposés par les laboratoires pharmaceutiques étrangers. Et cela afin de produire des médicaments localement.
« Il y aura une dérogation pour tous les brevets, nous allons établir (seulement) des exceptions avec la médecine cosmétique », a-t-il annoncé lors de son émission radiotélévisée hebdomadaire. « Le décret est prêt, je dois juste le réviser ».
Selon lui, les traités internationaux nous « permettent, par l’intermédiaire d’un décret, d’obliger ces entreprises transnationales à nous accorder la licence pour que certains médicaments soient produits localement ».
« Nous serons le pays pionnier pour ce type de politique », a-t-il encore assuré en annonçant que les produits agrochimiques seraient aussi concernés.
Le président socialiste équatorien – déjà en guerre contre les entreprises pétrolières étrangères à qui il réclame une répartition des bénéfices plus équitable – a précisé que quelques exceptions seraient permises pour les médicaments non indispensables ou la cosmétique.
Il a expliqué que les prix pratiqués par les laboratoires causaient dans son pays la mort de « cancers, ou de sida, car les gens n’ont pas d’argent pour se payer les médicaments ».
Les médicaments « ne peuvent être considérés comme une marchandise », a-t-il ajouté en promettant qu’il fallait défendre la « santé des gens » avant les « finances des multinationales ».
(ats / 18 octobre 2009 05:54)