La clinique de L’Union et le CHU de Toulouse en grève

 

La clinique de L'Union va connaître ce jour un important mouvement de grève des salariés./Photo DDM, T.Bordas
La clinique de L’Union va connaître ce jour un important mouvement de grève des salariés./Photo DDM, T.Bordas

Une grande partie du personnel de la Clinique de L’Union sera en grève aujourd’hui. Quasiment tous les services sont touchés y compris celui des urgences.

Un anniversaire de rachat… dans une ambiance tendue. Un an presque jour pour jour après son rachat par la filiale Santé du groupe Ramsay, la clinique de L’Union s’apprête à vivre aujourd’hui un important mouvement de grève. À l’appel de deux organisations syndicales, CGT et CFDT, des centaines de salariés devraient manifester dès ce matin devant l’établissement. Raison majeure de leur colère : les conditions de travail. Pour l’ensemble des grévistes elles se dégraderaient de semaine en semaine. Secrétaire du comité d’entreprise et déléguée syndicale, Marie-José Couzy s’attend à «une très grosse mobilisation de la quasi-totalité des services» justifiée, dit-elle, par «un personnel qui n’en peut plus». Elle explique : «Il y a une succession de départs à la retraite, de démissions, des licenciements aussi, et des congés maladie qu’on ne remplace pas. C’est devenu impossible d’assurer un vrai service auprès des patients. Nous souhaitons aussi évoquer la revalorisation des salaires pour éviter trop de départs de salariés vers l’hôpital et également une prime qu’on nous donne et qu’on nous reprend par un autre biais. Et c’est sans compter qu’on réclame sans cesse de vraies de négociations. La situation est certes difficile pour les patients, nous en sommes tristes et désolés, mais nos demandes vont surtout dans le sens des malades. Nous n’acceptons pas les petites primes qui ne remplacent pas les êtres humains…»

Rachetée en juin 2013 par le groupe Ramsay, la clinique est actuellement dirigée par Patrice Cohade qui n’en est pas à son premier mouvement de grève. «Je suis un vieux routard de cette clinique que j’aime ainsi que son personnel. Mais là j’avoue être surpris car nous nous étions quittés lundi avec les représentants syndicaux, après une réunion qui s’est déroulée dans un bon climat. Je n’ai pas eu le temps de tout coucher sur le papier».

Le directeur général ajoute : «Je sais que nous sommes dans une période de transition qui pèse sur les effectifs. Nous avons eu plus de départs à la retraite ces derniers mois que jamais. Mais l’on sait aussi qu’on embauchera des infirmières et des infirmiers dès leur sortie d’études fin juin. Il n’est pas question de réduire les effectifs».

Transferts de lits

Face à ce mouvement, des mesures ont commencé à être prises dès mardi soir. Des transferts de lits ont déjà été effectués intra muros et vers d’autres cliniques. Des rendez-vous ont été annulés ou reportés. Et en cas d’urgence, il faudra visiblement se diriger vers d’autres établissements. Selon Marie-José Cauzy, 100 % du personnel de ce service aurait annoncé sa participation à cette journée qui sera non seulement très suivie mais aussi, de toute évidence, sous tensions.


Le CHU aussi en grève

Les infirmiers anesthésistes de l’ensemble des sites du CHU de Toulouse sont appelés à la grève aujourd’hui, comme partout en France, à l’appel de la CGT. Le programme opératoire devrait être allégé. Les grévistes demandent la reconnaissance de leur diplôme à niveau Master 2, la reconnaissance de la pénibilité de leur métier, et une nouvelle grille salariale spécifique aux infirmiers anesthésistes. Ils prennent en effet, selon le syndicat, de plus en plus de responsabilités dans la prise en charge de l’anesthésie et de la réanimation des patients.

Emmanuel Haillot

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