« Moi, Sylvie, brancardière, pourquoi j’ai voulu me suicider au CHU de Toulouse »

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Source : La Voix du midi

Cette Toulousaine, qui a fait une tentative de suicide en mai 2012, est en grève de la faim et s’est installée devant le site de La Grave. Témoignage.

© Tania Mesthé

© Tania Mesthé

Par Anthony Assemat

Comme nous vous le révélions en exclusivité dès le vendredi 21 mars, Sylvie Bove Belmudes, 49 ans, brancardière au CHU de Toulouse, est en grève de la faim illimitée depuis une semaine et s’est installée sous une tente, avec son mari, devant le siège des hôpitaux toulousains de la Grave.

Déjà affaiblie par cette initiative, l’histoire de Sylvie commence en 2011 par un burn-out. Après un Congé de formation professionnelle (CFP) du 13 septembre 2011 au 26 avril 2012, l’aide-soignante décide de reprendre le travail, sans contre-indication, alors qu’elle « était encore en disponibilité« , précise la direction du CHU. Et le 14 mai 2012, à l’hôpital des enfants, le drame arrive. « On m’a harcelée pour partir, on me disait que je n’avais rien à faire là, de ne pas toucher aux patients… Je me suis alors isolée et j’ai avalé un tube entier d’Exomil. Puis c’était le trou noir ».

Accompagnée de son mari, Sylvie a dressé la tente devant le siège du CHU de Toulouse, à La Grave © Tania Mesthé

Depuis ce jour, Sylvie est en arrêt-maladie ordinaire. Et en mode bataille : celle de faire reconnaître sa tentative de suicide en accident du travail. Mais le 31 janvier 2013, la Commission départementale de Réforme, une instance collégiale extérieure au CHU, a débouté Sylvie, qui a saisi le Tribunal administratif où la procédure suit son cours. « Depuis janvier 2013 et le début de son arrêt maladie, un demi-salaire lui est versé alors qu’elle a droit à un plein traitement », dénonce Julien Terrié, syndicaliste CGT, qui pointe une contradiction. « La Commission médicale l’a jugée apte à reprendre le travail alors que la Médecine du travail a fait une proposition de retraite avec une pension d’invalidité en raison de son inaptitude ». 

« Le CHU estime n’avoir pas maltraité cette personne »

Du côté du CHU,on indique dans un communiqué que « la direction des ressources humaines et le médecin du travail référent ont récemment contacté cette aide-soignante afin de lui proposer une rencontre dans les meilleurs délais. D’une part pour trouver une solution réglementaire qui permettrait de lui donner satisfaction et d’autre part lui proposer un accompagnement. Jusqu’à ce jour, elle a refusé toute proposition de rencontre. Le CHU estime n’avoir pas maltraité cette personne en lui ayant accordé le congé de formation qu’elle souhaitait, puis en ayant donné suite à sa demande de disponibilité, ainsi qu’à sa demande de réintégration après son changement d’avis ».

À ce jour, Sylvie Bove Belmudes demande un médiateur sur son dossier et l’Inspection du Travail a été saisie.

10 années ago

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