Le comité de défense de l’hôpital de Sarlat ne veut rien lâcher

Les opposants à la fermeture du service de chirurgie ont monté un vrai plan de bataille…

Ils jouent le pourrissement, ils vont se fatiguer avant nous. Ou on lutte, ou on renonce. Nous ne sommes pas dans le renoncement », lance la présidente du comité de défense de l’hôpital, Annick Le Goff, avec le sourire froid de la détermination.

Galvanisés par les plus de 6 000 signataires de la pétition qu’ils ont lancée sur Internet, dans les commerces, les cabinets médicaux et dans la rue, les membres du comité ne sont pas près de rendre les stylos et les banderoles. D’autant que la récente victoire de leurs collègues, qui se battaient pour le rétablissement des arrêts en gares de Souillac et Gourdon (Lot), semble leur montrer la voie. L’association Tous ensemble pour les gares a en effet lutté pendant six ans, chaque semaine sur les quais, jusqu’à récupérer tous les arrêts qui avaient été supprimés (1).

L’exemple leur vient également de la ville de Gisors, dont l’hôpital était menacé il y a quelques années. Une unité locale y avait fait plier les instances. Le seul hic, c’est qu’il n’y a pas d’unité locale en Sarladais autour de la fermeture du service de chirurgie à temps plein. Le maire Jean-Jacques de Peretti a acté le projet médical et est loin de descendre dans la rue pour protester avec son écharpe tricolore. « Le maire est un verrou qu’il faut faire sauter, son attitude n’est pas défendable », n’hésite pas à dire le docteur Issop Kureeman (2), lors de la conférence de presse du comité de défense de l’hôpital, ce mardi. Pour la secrétaire du comité, Irène Legay, le maire aurait une « vraie méconnaissance du secteur sanitaire ».

Le personnel a peur

« Il faut l’unité de tous bords. Le maire est dans le renoncement, il n’a pas envie de mener la bataille », insiste Annick Le Goff, par ailleurs candidate pour le Front de Gauche aux municipales, qui déplore du coup une chape sur le personnel de l’hôpital, médecins compris. « L’ambiance est mauvaise et lourde à l’hôpital, témoigne la présidente. Les personnels ont peur de représailles. Ils sont pris en photo par la direction dans les mouvements du comité. »

Selon le comité, l’annonce de fermeture, qui pourrait être effective en janvier prochain selon les syndicats, aurait déjà des répercussions dans l’établissement et sur le territoire : baisse de l’activité des urgences, du service de médecine générale, mais aussi à l’extérieur, les questionnements de la population, des sapeurs-pompiers ou des ambulanciers. Annick Le Goff démonte aussi l’argument économique qu’on leur retourne pour motiver cette fermeture.

Le dossier brûlant

« Rien n’a été chiffré. J’aimerais bien que l’on discute de la question financière, que l’on fasse les colonnes des dépenses et des recettes », lance-t-elle en expliquant que le comité a rencontré des sapeurs-pompiers inquiets qui devront mobiliser une ambulance et une équipe pendant quatre heures pour chaque intervention avec transfert à Périgueux. Idem pour les ambulanciers privés qui devront augmenter leurs effectifs et leur flotte, sans compter les rotations d’hélicoptères. Le comité voit d’autre part à plus ou moins long terme des répercussions sur l’image de l’hôpital, avec des départs de médecins et des difficultés à en faire venir, ainsi que des impacts sur l’installation de nouvelles populations et sur le tourisme.

Le comité ne croit donc pas que le rapprochement avec l’hôpital de Périgueux soit une bonne chose tel qu’il est acté (3). « C’est un jeu de chaises musicales, on déshabille Pierre pour habiller Paul. On va se retrouver à poil ! », estime la présidente en expliquant que Périgueux prend la chirurgie de Sarlat, et qu’il se trame que Sarlat puisse prendre la médecine de Domme. « Au lieu de travailler en symbiose avec Périgueux, on a été phagocyté, point ! », estime pour sa part le docteur Kureeman.

Ainsi, le comité attend de pied ferme le rapport définitif de l’Agence régional de santé d’Aquitaine. Le directeur Michel Laforcade s’est entretenu à plusieurs reprises par téléphone avec la présidente. Le rapport devrait tomber dans les prochains jours et être rendu public. Le directeur aurait également soumis l’idée d’élargir la table, même au comité, pour élaborer un nouveau projet de santé pour l’établissement.

En attendant, la mobilisation se poursuit à travers des rencontres avec l’association des médecins du Sarladais, l’association de commerçants et des élus qui ont voté une motion de soutien (voir ci-contre). Une action spectaculaire est programmée samedi 21 décembre à 11 heures sur la place de la Mairie, en plein marché. L’avenir du service de chirurgie permanente de l’hôpital est sans aucun doute le dossier brûlant d’aujourd’hui et de demain, surtout avec l’arrivée des élections municipales.

(1) Une fête est organisée à Souillac ce samedi à 18 heures pour fêter la récupération des deux derniers arrêts supprimés.

(2) Après vingt années d’exercice, le docteur Issop Kureeman est aujourd’hui en congés après avoir été suspendu au printemps dernier par le directeur intérimaire de l’époque.

(3) L’hôpital de Sarlat est maintenant rattaché à l’établissement de Périgueux avec un directeur unique qui gère également Lanmary.

Une réflexion sur « Le comité de défense de l’hôpital de Sarlat ne veut rien lâcher »

  1. On ne peut pas aller à périgueux pour se faire soigner et de plus c’est de mauvaise économie car la sécurité sociale paiera les frais de transfères.Il ne faut pas oublier le risque fatale pour les femmes enceintes.
    Nous ne renonçons jamais et nous nous battons jusqu’au bout pour annuler la décision de fermeture .
    Vive la chirurgie ,vive l’ hôpital de Sarlat , ,vive la France ;

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