Le brancardier fait la manche devant le CHU de Purpan

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l’histoire du jour

à 11 h 30 ce matin, Marcel fera la manche devant l'entrée de l'hôpital…/Photo DDM Michel Viala ()à 11 h 30 ce matin, Marcel fera la manche devant l’entrée de l’hôpital…/Photo DDM Michel Viala

«Pour leur faire honte» : ce matin, à 11 h 30, Marcel Lafaure va faire la manche devant le CHU de Purpan. Brancardier contractuel depuis six ans dans cet hôpital, Marcel Lafaure, 59 ans a été licencié l’été dernier, suite à un changement de direction en avril suivi d’une politique de réduction du personnel.

Depuis octobre, Marcel Lafaure doit toucher, pendant trois ans des indemnités chômage, s’élevant à 1 050 € par mois. Seulement voilà : ces indemnités qui sont réglées par la trésorerie des hôpitaux située à l’Hôtel-Dieu à Toulouse, sont soumises à un pointage : «une info décision», certifiant que la personne n’a pas retrouvé de travail. Or, ce pointage est enregistré par une société parisienne et les informations, à l’heure d’internet, mettent un temps record pour parvenir sur le bureau de la trésorerie toulousaine. Aussi rapide que si elles arrivaient par courrier à cheval…

Donc Marcel Lafaure, sans un sou, a fini par toucher 2 100 € correspondant à ses indemnités ses mois d’octobre et novembre… en décembre. Et depuis plus rien. «Il faut comprendre que je suis seul, que je n’ai aucun autre revenu et que les factures (mutuelle, eau, gaz) s’amoncellent et n’attendent pas le bon vouloir du trésorier et de l’agence parisienne. Là, je n’ai plus rien et bientôt je serai saisi» explique-t-il.

Avec le syndicat Sud de Purpan, Marcel a remué ciel et terre et il a fini par apprendre que l’agence parisienne avait donné son feu vert pour lui payer le mois de décembre, mais que l’autorisation de paiement donnée par la trésorerie de Toulouse allait mettre encore dix jours pour être débloquée. «ça m’amène autour du février pour un paiement de décembre» termine-t-il «Moi, je n’en peux plus. L’hôpital de Toulouse est peut-être classé premier en qualité de soins, mais avec son personnel, c’est zéro». Alors, Marcel, désespéré et pour montrer à l’administration combien ses dysfonctionnements et ses retards créent des drames humains, a décidé de faire la manche ce matin, à 11 h 30, devant l’hôpital Purpan. «J’espère qu’ils auront honte» répète-t-il…

Nicole Clodi

11 années ago

2 Comments

  1. j’ai subi le harcèlement psychologique,j’ai fait une TS au travail en mai dernier,l’institution refuse de prendre ses résponsabilités,je suis victime d’injustice et de violence administrative. je suis dans une situation dramatique et ma santé en patie.oui je suis prête à me battre comme/ou avec Marcel pour que cela cesse , pour que l’on respecte l’etre humain dans son integrité, que sa dignité ne soit pas atteinte ou qu’elle soit rendue!

  2. Il a bien raison Marcel de “foutre la honte” à son ancien employeur. Qui avec lui voudrait se battre pour essayer de mettre fins à ce genre de violence administrative, qui nous met dans des situations dramatiques ?

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