Faute de maternité, une mère perd son bébé sur l’autoroute

Par LEXPRESS.fr, publié le 20/10/2012 à 08:10, mis à jour à 12:56

La jeune femme a perdu son bébé en accouchant vendredi après-midi sur l’autoroute, faute d’avoir pu se rendre à temps à maternité de Brive, en Corrèze. François Hollande vient de demander une enquête, alors qu’est relancé le débat sur la désertification médicale. Les pompiers ont constaté la mort du nouveau né peu après 12h00.

Le président François Hollande a demandé une enquête administrative samedi après la mort d’un nouveau-né dont la mère n’avait pu accéder à une maternité dans le Lot, afin de « tout connaître des circonstances de ce drame ».

« Ce drame nous appelle une nouvelle fois encore à ne rien accepter en matière de désert médical », a déclaré M. Hollande devant le congrès de la Mutualité française réuni à Nice. « Aucun Français ne doit se situer à plus de 30 minutes de soins d’urgence », a-t-il ajouté, répétant un engagement de sa campagne présidentielle.
Dramatique accident

Une mère a perdu vendredi son enfant en le mettant au monde dans sa voiture sur l’autoroute A-20 alors qu’elle faisait route vers une maternité de Brive, faute de maternité dans le nord du département du Lot où elle réside. Les pompiers ont constaté la mort du nouveau né peu après 12h00.

La jeune femme, accompagnée de son compagnon, avait pris la direction de Brive, soit un trajet d’un peu plus d’une heure, sur les conseils de son gynécologue qu’elle avait consulté peu avant à Figeac (nord-est du Lot).
Moratoire sur les fermetures de maternité

L' »accouchement dramatique » d’une mère sur une autoroute illustre « l’aspect néfaste des regroupements de maternité », a estimé samedi la coordination nationale pour la défense des hôpitaux et maternités de proximité, qui exige un moratoire sur les fermetures de maternités.

Selon le président de la coordination, Michel Antony, interrogé par l’AFP, « les deux-tiers des maternités ont fermé depuis 20 ans, et aujourd’hui les regroupements sont néfastes de part l’éloignement et les difficultés d’accès ».

« Le gouvernement connaît les difficultés et pourtant avance à pas feutrés et reste extrêmement frileux sur le problème de l’arrêt des restructurations », a-t-il réagi. « On est devant une idéologie dominante, selon laquelle les concentrations sont la solution: ce qui est faux. Si on avait conservé une autre maternité dans le Lot, le drame d’hier ne se serait peut-être pas produit », estime-t-il.
Une seule maternité dans le Lot

Lors de la fermeture de la maternité de Figeac en 2009, de nombreux médecins et agents hospitaliers du Lot avaient alerté contre les risques liés à la désertification médicale. Le département du Lot de 170.000 habitants ne compte qu’une maternité à Cahors, depuis la fermeture en 2009 de celle de Figeac et de celle de Gourdon quelques années plus tôt.

Selon Michel Antony, entre huit et neuf départements ne disposent plus que d’une seule maternité, et la région parisienne n’est pas épargnée par ces suppressions de services de proximité, à l’image des menaces pesant sur la maternité des Lilas ou de la fermeture en mars de la maternité de La Seyne-sur-Mer (Var).

Son mouvement exige donc un moratoire « pour analyser ce qui se passe et qu’on fasse le bilan » des regroupements. « Quand on ferme un service, dans des zones rurales ou urbaines, les autres professionnels de santé partent, il y a une fuite », a-t-il fait valoir. « Personne ne gagne à la fermeture de services », selon lui.
La région demande une enquête

Avant lui, c’est le président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, qui a demandé à l’Agence régionale de santé (ARS) que la lumière soit faite sur cet accouchement. « Il faut que l’ARS fasse le point sur ce drame. Pourquoi s’est-il produit ? Ce drame se serait-il produit s’il y avait eu une maternité plus proche ? » s’est interrogé M. Malvy.

« Nous avons dit les risques liés à la fermeture de la maternité (…). Une enquête sera évidemment diligentée. Je demande expressément à l’Agence régionale de santé de nous en transmettre les conclusions intégrales », a déclaré l’ancien maire de Figeac dans un communiqué.

3 réflexions sur « Faute de maternité, une mère perd son bébé sur l’autoroute »

  1. @ pascal mazet :
    Certes…Mais ne faites pas porter la responsabilité de ce drame au médecin gynéco. Combien de temps pour aller de La Capelle à Figeac s’il y avait toujours une maternité ? C’est la politique gouvernementale de la droite en matière de santé qui est en cause et on attend un changement de cap avec les socialos mais on n’en prend pas le chemin malgré ce que dit, sous le coup de l’émotion, ce brave Hollande.
    Alors, pour ça comme pour le reste rassemblons-nous et agissons tous ensemble.
    « Le peuple uni ne sera jamais vaincu »!
    Salut et fraternité

  2. tant qu’il n’y aura pas A NOUVEAU une VRAIE politique de santé publique et d’action sociale, ce genre de drame hélas se reproduira. La santé en se marchande pas

  3. La Capelle Marival- Decazeville : 34 mn
    La Capelle Marival- Villefranche de Rouergue :1h06…
    La Capelle Marival- Cahors : 1h40
    La Capelle Marival – Brive : 1h 57
    Et c’est à Brive que son médecin gynéco l’envoie ???
    voila un rappel trés important !!!!!!! la maman etait a la capelle marival !!!!!!

    dites a vos medecins gynecos etc… que l’hopital de decazeville est ouvert 24h/24h ,ils doivent l’avoir oublié!! et pas que pour la gyneco !!!!

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